Au-delà des victimes de la promotion arbitraire au sein du CNDRE, la plus part des corps de notre armée enregistre aussi des cas similaires par certains (Officiers, sous officiers et militaires de rang confondus). Dans ce lot, celui qu’on considère à juste titre comme la plus grande victime silencieuse se nomme Mamadou Sissoko dit Samareck, colonel d’aviation de son état. Tout comme Didier, Gamou et Oul Meidou, il a vaillamment représenté l’armée sur le théâtre des opérations jusqu’à la prise des villes du nord. Curieusement, en guise de récompense pour son sacrifice avec des appareils vétustes, il n’a eu droit qu’à la retraite contrairement à ses 3 autres compagnons, promus général à titre exceptionnel. Sachant que son nom a été enlevé au profit d’un autre. Il revient à IBK de corriger le tir et de prendre l’armée en main.
Ni l’élection du président IBK, encore moins les évènements du 22 mars n’ont suffi pour dissuader les adeptes de la vielle méthode de promotion arbitraire au sein de notre grande muette. Ceux qui croyaient ardemment à la fin de la promotion clanique et de l’injustice au sein de l’armée peuvent déchanter. Le cas Samarek, puisqu’il faut l’appeler ainsi, en est une parfaite illustration. Il est aussi plus que révélateur de l’injustice que les vrais militaires du terrain ne cessent de subir de la part d’un clan.
Qu’il soit gendarme, de l’armée de terre, des bérets rouges ou encore de l’armée de l’air, son corps d’origine, l’unanimité est faite autour de ses compétences militaires et intellectuelles, de son engagement patriotique et du don de soi qu’il ne cesse de faire montre depuis son incorporation au sein de nos forces armées. Homme de terrain à l’aise au contact de sa troupe, il n’a jamais voulu troquer son uniforme contre un poste dans un bureau. Partout ou il a passé, il a laissé des traces indélébiles, même en RDC ou il était en mission au compte des nations unies (lettre de félicitation du chef de la mission).
Les prouesses d’une éternelle victime
Du prytanée militaire en passant par la base 101 de Senou, le colonel Sissoko est irréprochable, selon ses compagnons. Depuis son incorporation dans l’armée, il ne se bat que pour le rayonnement du Mali. Adepte du travail bien fait, il n’a pas économisé son temps encore mois son énergie. Après avoir donné un nouveau souffle au prytanée militaire de Kati, il a été affecté à la base 101 de Senou. C’est là-bas qu’il réalisera une prouesse encore jamais égalée dans la sous région. La formation des pilotes made in Mali pour parer à certaines situations. Aujourd’hui, même si tout est fait pour occulter le mérite de cet homme, les pilotes qu’il a formés ont fait leur preuve sur le théâtre des opérations. En plus, l’organisation réussie du défilé militaire du cinquantenaire est à son actif.
Affecté au nord depuis le début des évènements en janvier 2012, il s’est acquitté correctement de ses missions (la reconnaissance, d’observation, de guidage, de combat, les évacuations sanitaires, le convoyage des fonds, les missions d’ouverture de route, les missions d’appuis, de prise de photos et de guidage des tirs d’artillerie). Avec un matériel de fortune, Samareck et ses hommes ont effectué de jour comme de nuit des missions dangereuses à Gao, Kidal, AguelHoc, Tessalit, Ansongo, Youwarou, Taoussa etc. Avec plusieurs accidents, l’ex commandant de la base 101 et ses hommes ont payé le prix fort depuis le déclenchement des hostilités. La perte tragique de tout un équipage n’est que la face visible de l’iceberg.
L’injustice déconcertante à son égard
Grâce à la couverture aérienne et aux missions d’ouverture de route et d’appuis de Samareck et ses hommes, des officiers sont parvenus à se faire un nom. Malgré tout, le faiseur de roi est humilié, marginalisé et exclu pour des raisons inavouées par une certaine hiérarchie militaire. Où est le mérite ? Le plus frustrant pour les hommes du Colonel Mamadou Sissoko est qu’il a failli perdre la vie pour une nation peu reconnaissante. Cela d’autant plus que même malade, il a préféré prendre de l’aspirine pour rester avec ses hommes sur le théâtre des opérations. Rattrapé par le mal qui le rongeait, il est aujourd’hui en convalescence. Plus que la maladie, le plus frustrant pour ses compagnons, est son exclusion de la liste des promus à titre exceptionnel au grade du général contrairement à ses 3 autres compagnons (Gamou, Didier et Oul Meidou). Faudrait-il avoir un parrain dans l’armée pour être dans ses droits ? Nul doute que Oui. C’est pourquoi, le nom du colonel Sissoko qui figurait sur la liste des promus à été remplacé à la dernière minute selon des sources concordantes. Il revient à IBK de diligenter une enquête en vue de situer les responsabilités. En attendant, le colonel doit être mis dans ses droits pour éviter une situation de deux poids deux mesures.
A suivre !
Lamine Diallo
Source: Waati