Le vendredi dernier, l’axe Bamako-Kayes à partir de Kati a été fermé au trafic. De Kati à Kayes en passant par Kolokani et Diéma, les populations avaient barricadé la voie pour réclamer sa réhabilitation. Il nous revient que aussi bien les chauffeurs que les populations, tous réclamaient la réparation urgente de la route. Cette menace a bien eu d’effet, car une assurance de la part des autorités a été trouvée. Du coup, les observateurs sont bien fondés à croire que le gouvernement a les moyens de bien faire, de satisfaire la demande sociale, mais qu’il ne le fait que sous la pression.Le blocus valait pour tous : malades, corbillards, riches ou puissants, nul ne passera jusqu’au démarrage des travaux de construction de la route Kati-Kayes.
C’est la volonté affichée des syndicats des chauffeurs, les chauffeurs eux-mêmes de ce tronçon dont l’alerte sur le niveau avancé de dégradation a été donnée depuis plusieurs mois. A leur cri de cœur, s’ajoute celui des ressortissants de Kayes installés à Bamako, des citoyens sur place à Kayes. Dans l’ensemble, tout le monde s’accorde pour reconnaitre que l’état de la route est mauvais, qu’elle est impraticable et cause d’énormes dégâts aux véhicules tout en provoquant des accidents mortels. C’est ce qui explique d’ailleurs l’entrée des chauffeurs dans cette lutte. Les syndicats de chauffeurs selon nos sources estiment qu’ils payent toutes les taxes, les frais de péage qui génèrent des millions sinon plus par mois, mais trouvent absurde qu’on n’arrive toujours pas à réparer les routes qui continuent de se dégrader pour amortir avant terme leurs véhicules.
« On nous a promis une nouvelle route mais on a rien vu, la route est dégradée, on ne l’entretien pas. Cette fois-ci, il n’y aura pas de recul, IBK doit agir et vite » dira M .Sanogo Boubacar, un convoyeur de transport en commun de l’axe Bamako –Kayes- Dakar. En réponse aux mouvements sociaux liés à l’état de dégradation du réseau routier qu’il a jugés ‘’légitimes’’. Le ministère des Infrastructures et de l’Equipement fait savoir qu’une étude pour la réhabilitation totale de la route Kati-Kolokani-Didieni-Diema-Kayes-Diboli a été réalisée. ‘’Le coût total pour la réalisation des travaux était évalué à plus de 350 milliards. Faute de moyens financiers pour prendre en charge le coût, l’option d’une réhabilitation progressive a été souhaitée.
C’est dans ce cadre que la réhabilitation du tronçon Kati-Kolokani-Didieni a été envisagée pour un montant de 78 milliards. Les travaux de la route Kati-Didieni ont été suspendus pour des raisons financières. Suite à des tensions de trésorerie, l’entreprise n’a pas perçu la totalité de l’avance de démarrage qui devait lui permettre de continuer les travaux’’ a indiqué le Département dans un communiqué. En plus de la corruption généralisée qui gangrène toute la chaine de construction et de réparation des routes, le gouvernement à travers le département des Transport s’est décrédibilisé aux yeux des gouvernés, en montrant à la télé nationale pendant la campagne présidentielle, des locomotives de train qui devaient arriver au Mali et qui sont toujours attendues.
Par ailleurs, il faut noter que dans les contrats de construction des routes, les trois mois de l’hivernage ne sont pas comptabilisés. ‘’ En période hivernale, les entreprises ne peuvent pas bien travailler car, la tâche sera encore plus difficile’’ fait observer un spécialiste des BTP. Le gouvernement qui n’ignore pas cette réalité, a pourtant promis encore. C’est surtout pendant l’hivernage que les routes mal construites, faute du respect des normes sont plus dangereuses, occasionnent tous les jours de nombreux accidents car, les eaux de ruissellement balayent tout sur leur passage. On le vit dans le District de Bamako.
R SISSOKO
Source : Notre Voie