A la faveur d’un panel sur la Covid et l’économie, Modibo Mao Makalou a mis à nu tous les maux dont souffre l’économie malienne. C’était ce samedi 13 juin 2020, au Conseil national du patronat du Mali (Cnpm).
« L’après Covid-19 au Mali : cataclysme ou révolution socio-économique ? » était le thème sur lequel les panelistes dans la salle virtuelle et par visioconférence ont échangé avec le public. L’économiste, Modibo Mao Makalou, non moins président-directeur de l’International business services (IBS Sarl) et le président du Cnpm, Mamadou Sinsy Coulibaly, se sont prêtés aux questions. Elles étaient posées par certains membres du directoire du projet ‘’Transformons le Mali !’’. Il s’agit du patron de Canal+Mali, Moussa Tiémoko Dao et Mme Dia Sacko.
L’économiste Makalou, tout en reconnaissant la résilience du Mali, pense que le pays possède une économie très spécialisée et très peu industrialisée. De son point de vue, l’économie malienne est très vulnérable à cause de l’exportation exagérée qui touche les domaines des mines, l’agro-pastorale, etc. « Quatre millions de personnes vivent du coton au Mali et nous avons le plus important cheptel après le Nigéria et l’Afrique du Sud », a martelé l’économiste qui ajoute que le Mali dépend des sociétés de raffinerie de Côte d’Ivoire et du Sénégal pour l’approvisionnement en pétrole.
Comme solutions aux problèmes de l’économie malienne, Modibo Mao Makalou conseille la transformation et la conservation des produits sur place. « Il faut que les Africains commercent entre eux pour qu’il y ait plus de transformation au lieu de dépendre des pays de l’extérieur », dit-il. Et d’ajouter que ce qui est valable pour le pétrole l’est aussi pour la tomate. Car, dit-il, ce sont les mêmes problèmes de transformation et de conservation qui se posent.
Concernant le salut par le confinement en cette ère de la Covid-19, le président-directeur de l’International business services a été on peu plus clair. Il trouve que cela n’est pas possible à cause de la paupérisation. Pour lui, 80% des entreprises sont endommagées à cause de la rupture d’électricité. Il demande aux Maliens d’être prudents. Parce que, ajoute-t-il, depuis l’annonce du premier cas de la Covid-19 par l’OMS, le 30 janvier 2020, tout le monde spécule. « Personne ne sait quand cette maladie sera endiguée. Il faut la gérer à court, moyen et long terme », a-t-il laissé entendre.
Pour rappel, le patron des patrons, Mamadou Sinsy Coulibaly, pour sa part, pense que depuis 1991, le Mali vit le cataclysme dû à la mauvaise gouvernance du pays. A l’en croire, la Covid-19 est une opportunité pour le Mali. Car, explique-t-il, ce mal frappe les personnes âgées qui occupent les administrations à la place des jeunes. « C’est à la jeunesse de se lever et demander son dû. Personne ne la fera à sa place », a-t-il conclu.
Bazoumana KANE