Le projet de nouvelle Constitution du Mali rencontre de plus en plus d’obstacles après le lancement officiel de sa vulgarisation. Tantôt des rejets de certains mouvements, tantôt des oui mais… Le tout face à un silence total des partis politiques. Quel sort pour ledit projet ?
Au tout début, des oui ont abondé de tous les côtés pour dire oui au projet de Constitution qui vit sa phase de vulgarisation avant d’être soumis à un oui ou non référendaire. Certains mouvements ont très tôt fait savoir leur position qui consiste à voter le oui. Il s’agit des mouvements de soutien à la Transition et des groupements tels que la Plateforme signataire de l’Accord d’Alger dirigée par Me Harouna Touré et la coordination des Mouvements de l’inclusivité sous la direction d’Ahmed Ould Moulaye.
Mercredi, des communiqués de démenti de la Plateforme dirigée par Fahad Ag Almahamoud ont été publiés sur les réseaux et annoncent que la Plateforme des Mouvements du 14 juin, reste dans la dynamique du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD).
A travers ledit communiqué, le mouvement rejette le projet comme l’a préconisé le Cadre qui, à son tour, dit non au projet en l’état tout en espérant qu’il est possible de le changer afin de prendre en compte certains engagements énoncés dans l’Accord avant le référendum.
Sur le même Projet, la plupart des partis politiques ont gardé silence jusque-là excepté l’Adema/PASJ qui sans afficher clairement sa position, a juste promis de vulgariser le document et de consulter aussi sa base avant toute prise de position.
Le M5-RFP-Malikura sous la présidence de Cheick Oumar Sissoko demande purement et simplement l’abandon du projet car, pour lui, il divise déjà les Maliens. “Le projet au lieu de pallier le déséquilibre des pouvoirs issu des mauvaises pratiques des 30 dernières années renforcent le pouvoir au profit du président de la République qu’il érige en monarque”, dénonce le M5-RFP/Mali Kura dans son communiqué.
Peut-être que dans les jours à venir, les autres regroupements politiques en plus de l’Adéma afficheront publiquement leur position. Sinon pour le moment, le projet auquel tient solennellement le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qu’il qualifie même de gage de liberté et d’indépendance, balance entre adoption de la population et rejet de la classe politique.
Le temps et les débats publics sur le contenu du projet définiront dans les jours à venir, le sort réservé au projet de nouvelle Constitution portée par la Transition.
Koureichy Cissé
Source : Mali Tribune