Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, et la responsable pays de la Banque africaine de développement (Bad), Louise Djoussou-Lorng, ont procédé à la signature du protocole de financement partiel de 49,91 milliards de Fcfa du projet d’aménagement de la route Transsaharienne-section Bourem-Kidal, longue de 285,83 km. C’était le jeudi 25 juillet à la primature.
Le financement de don d’un montant de 70 millions d’euros, soit environ 49,91 milliards de Fcfa de la Commission européenne, à travers la Banque africaine de développement par délégation, s’inscrit dans l’engagement de l’Etat à désenclaver le pays et impulser son développement économique et social. Le montant global du projet est de 132,85 millions d’euros, soit environ 87,14 milliards de Fcfa. Le Mali apporte un financement de 15,30 millions d’euros, soit 10, 036 milliards de Fcfa pour prendre en charge les coûts de sécurisation de la zone, les frais d’expropriation, de suivi de la mise en œuvre du plan de gestion environnementale et sociale et de fonctionnement de l’unité de gestion du projet.
Cet accord de financement contribue à la mise en œuvre réussie du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) pour la période 2019-2023, notamment dans son axe n°2 concernant la paix, la sécurité et le renforcement du vivre ensemble et son axe stratégique n°3 axé sur la croissance inclusive et la transformation structurelle de l’économie par le développement des réseaux d’infrastructures.
Le Premier ministre, Dr. Boubou Cissé, s’est réjoui de l’excellence des relations de coopération entre le gouvernement de la République du Mali et le groupe de la Banque africaine de développement et entre le Mali et la Commission européenne. Il a renouvelé ses vives félicitations et les remerciements du gouvernement de la République du Mali à la BAD et à l’Union européenne pour la mise à disposition de ces financements en mixage de prêts et de dons.
Boubou Cissé ajoutera que le projet d’aménagement de la section Bourem-Kidal, de la branche malienne de la route transsaharienne (RTS), est une infrastructure au centre d’enjeux économiques, sociaux, politiques et sécuritaires à l’échelle du continent. Cette route est située sur les corridors transafricains Alger/Lagos et Dakar/Djibouti, identifiés comme prioritaires par le programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), pour atteindre les objectifs du NEPAD à l’horizon 2020.
Par ailleurs, le Premier ministre a souligné que la réalisation de cette route permettra de résoudre des problèmes majeurs de paix, de sécurité, de développement économique et social et de fragilité. «C’est un projet important pour l’unité nationale, la paix et la cohésion sociale qui va permettre de désenclaver la région de Kidal, renforcer le processus de pacification en cours dans les zones du nord du Mali et accroître les échanges entre la région de Kidal et les autres régions du Mali ainsi que les échanges entre le Mali et l’Algérie», a-t-il déclaré. Tout en indiquant que ce projet est hautement important pour la sous-région du Liptako-Gourma, et plus particulièrement dans sa partie malienne, car il va contribuer à la réduction des inégalités de développement.
La responsable pays de la BAD, Louise Djoussou-Lorng, a salué le partenariat avec le Mali tout en réaffirmant la disponibilité permanente de son institution bancaire aux côtés du gouvernement du Mali dans tous ses efforts de développement exprimés dans le CREDD 2019-2023. Elle a indiqué que ce projet est stratégique et capital pour la stabilité politique du Mali et de la sous-région ouest-africaine toute entière.
Selon Louise Djoussou-Lorng, les régions de Gao et de Kidal, zone du projet, sont enclavées, confrontées à l’insécurité alimentaire, à la faiblesse d’aménagement territorial, au manque d’emplois viables et à l’absence des services sociaux de base. À l’en croire, ces facteurs de vulnérabilités structurelles et endémiques trouveront des réponses par l’aménagement de la route.
La responsable pays de la BAD a enfin souligné que la réalisation du projet nécessitera un engagement fort de la part de l’Etat, notamment la satisfaction des conditions préalables aux décaissements relatifs aux travaux impliquant la réinstallation des sauvegardes environnementales et sociales, la mise en place à bonne date des fonds de contrepartie, mais aussi le suivi efficace des activités du projet.
Diango COULIBALY
Le Reporter