La salle de conférence du département en charge de l’Énergie et de l’eau a abrité, le vendre dernier, un atelier sur le foncier en lien avec le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala. Cette journée d’échanges a regroupé tous les acteurs dudit projet, dont les ingénieurs, les élus municipaux et les autorités traditionnelles du quartier de Kabala.
La rencontre présidée par M. Malick Alhouseiny, ministre de l’Énergie et de l’eau, a eu lieu en présence de M. Yénizanka KONE, directeur de la SOMAPEP.
Il s’agissait pour ces acteurs de trouver les voies et moyens devant permettre de déclarer d’utilité publique ces travaux en vue de l’expropriation des espaces nécessaires à la réalisation du projet. Les travaux de cet atelier visaient à parvenir à un plan d’action de libération des sites, mais aussi à l’élaboration d’un chronogramme de paiements des indemnisations aux usagers expropriés.
En effet, le projet de Kabala va augmenter la production d’eau potable de 202 000 m3/j aujourd’hui à 490 000 m3/j d’ici à la fin 2018 et de desservir 350 000 abonnés. Ainsi, l’État du Mali, à travers la SOMAPEP, fait de la gestion de cette question du foncier, une priorité qui va permettre la construction des infrastructures qui sont indispensables pour l’exécution correcte de ce projet essentiel pour l’alimentation en eau potable de la ville de Bamako et environs. L’envergure dudit projet et le nombre des infrastructures à construire font que la question du foncier autour du projet de Kabala est assez complexe, il s’agit donc à travers cette journée de réflexion d’apporter les meilleures réponses pour minimiser les frustrations ou d’autres tollés susceptibles d’entraver les travaux en cours.
Le ministre Malick Alhouseiny a salué la grande mobilisation des acteurs. Selon lui, cette question du foncier est essentielle pour la réalisation du projet de Kabala. Il a ainsi salué la grande mobilisation des partenaires du Mali qui accompagnent l’initiative avec tout leur engagement.
« Je voudrais, au nom du président de la République, exprimer toute la reconnaissance du Mali à l’Union européenne, à l’Agence française de développement, la Banque européenne d’investissement, la Banque mondiale et les autres partenaires qui nous soutiennent pour que ce projet arrive à bon port. C’est pourquoi de notre côté, tout doit être fait pour ne pas assister à un blocage du projet à quelque niveau que ce soit. », a-t-il martelé.
Le ministre a rappelé l’historique du projet qui engage désormais la république pour l’approvisionnement en eau potable de la ville de Bamako.
Selon lui, si le projet d’alimentation en eau potable de Kabala est inédit par l’envergure et l’architecture de son financement, de sa réalisation et de son fonctionnement, la gestion de son patrimoine demeure un défi qui interpelle tous les acteurs à sa mise en œuvre, selon le ministre.
Il a enfin déploré qu’au fil de sa réalisation, le projet de Kabala lève le voile sur la réalité de la précarité de ses droits sur ses propres réserves foncières.
« Cette situation, préjudiciable à terme d’abord pour la qualité de l’eau et ensuite pour la pérennité du projet, doit nous interpeller tous : autorités administratives et politiques, populations riveraines, usagers du service public de l’eau, forces armées et de sécurité », a-t-il dit.
Le ministre a terminé en rappelant que l’objectif de la journée était de parvenir à un plan d’action de libération des sites, mais aussi, et surtout à un chronogramme de paiement des indemnisations aux usagers expropriés. « Le gouvernement du Mali fonde beaucoup d’espoir sur les résultats des travaux de cet atelier, dont les conclusions et recommandations vont permettre d’avancer sur cette question essentielle du foncier dans l’exécution du projet de Kabala », a-t-il prévenu.
PAR CHRISTELLE KONE
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