Le gouvernement du Mali à travers le ministère de la Défense et des Anciens combattants a organisé le jeudi 8 décembre une table ronde des bailleurs de fonds pour le programme Démobilisation, désarmement réintégration et réinsertion des ex combattants ( DDR).
La cérémonie d’ouverture de cette rencontre était présidée par le Premier ministre, chef du gouvernement Modibo Kéita.
C’était en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Mali ; celui de la Banque mondiale ; le chef de file des partenaires techniques et financiers ; le ministre de la Défense et Anciens combattants et des membres de la commission nationale du DDR.
La table ronde vise à établir un nouveau fonds d’affection multi-donateurs sous la houlette de la Banque mondiale afin de combler le gap de financement de la réinsertion. Au cours de cette table ronde, le programme DDR a été présenté aux partenaires. Une présentation qui a été suivie de discussions et de propositions pour une meilleure mise en œuvre du programme.
Ce qu’il faut savoir sur le programme DDR au Mali
Le programme DDR est prévu par le chapitre 8 de l’Accord pour la paix et de la réconciliation. Il a pour objectif de créer un environnement sécuritaire maitrisé et stable, favorable à la réinsertion socio-économiques des ex-combattants. C’est un programme national du Mali et qui nécessite une coordination constante d’un grand nombre de partenaires. Le DDR vise à profiler tous les ex-combattants au travers du cantonnement; contribuer à la réduction du nombre d’armes en circulation et mettre en place les conditions d’une réinsertion durable des ex-combattants.
Les combattants sont cantonnés, désarmés, démobilisés avant les programmes d’intégration ou de réinsertion socio-économiques. La durée du cantonnement est de 45 jours par combattants. Quant aux combattants étrangers, ils ne seront pas éligibles au programme DDR et leur rapatriement sera facilité vers leurs pays d’origine.
Le cantonnement, désarmement et démobilisation est un processus de 3 mois qui sera effectué dans 8 sites déjà disponibles d’une capacité de 750 combattants chacun. Environ 6 000 ex-combattants sont concernés par le programme DDR. En principe, les activités de désarmement et de démobilisation doivent être concomitantes avec les activités d’intégration.
Le financement du DDR
Le coût de la réinsertion est estimée à 50 millions de dollars. Le gouvernement du Mali a annoncé 10 millions de dollars, la banque Mondiale prévoit d’allouer 15 millions de dollars USD sous forme de subvention IDA pour appuyer la réinsertion. A ce jour, la moitié du Gap de financement du DDR a eté mobilisée.
Le cantonnement, le désarment, la démobilisation ainsi que le kit de sortie sont pris en charge par la Minusma et le gouvernement
Le représentant de la Banque mondiale, Paul Numba UM a, au cours de la table ronde, félicité le gouvernement du Mali pour les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Pour lui, le développement rime avec la paix et le DDR est un passage obligé pour atteindre la paix et le développement. C’est pourquoi, a t-il dit, la Banque mondiale a répondu positivement à la requête du gouvernement malien pour la mise en œuvre du DDR et du processus de paix.
Le chef de file des partenaires techniques et financiers, Mme Miriam Van Nie, d’assurer que tous les partenaires, d’une seule voix, s’engagent à jouer pleinement leur partition dans la mise en œuvre du Programme DDR et à rester solidaires avec le Mali pour l’aboutissement du processus de paix .
Le chef de la Minusma, Mohamed Saleh Hanadif a, pour sa part, indiqué que l’organisation de cette table ronde des bailleurs de fonds arrive à point nommé, parce qu’elle porte sur un aspect très important qu’est le DDR et surtout le volet réinsertion des ex-combattants. Il a saisi l’occasion pour inviter les parties signataires de l’Accord à aller de l’avant. ” Il est crucial de mettre en place un programme de développement socio-économique pour les jeunes qui ne sont pas éligibles au DDR”, a-t-il souhaité.
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Abdoulaye Idrissa Maiga, a brièvement parlé des conséquences de la crise malienne. Il a également insisté sur la solidarité internationale pour arriver à bout de cette crise qui n’a que trop duré.
Après avoir rendu hommage à toutes les victimes de la crise malienne et salué la communauté internationale et les partenaires pour la confiance et les efforts déjà consentis pour le Mali, le Premier ministre, Modibo Kéita a affirmé que “le Malli doit se révéler digne de cette confiance des partenaires”. Le Premier ministre a également demandé à toutes parties signataires et aux partenaires d’aller vite.
“Nous devons comprendre que le temps n’est plus notre allié, mais notre adversaire dans la mise en œuvre de l’Accord”, a souligné Modibo Kéita. Avant de conclure que le gouvernement du Mali, s’engage, de son côté, à mettre en œuvre l’Accord dans tous ses aspects.
Abou Berthé
La rédaction