Le ministre de l’Agriculture, Nango DEMBELE, a donné, le samedi dernier, à Simona, cercle de Yorosso, le premier coup de pelle de lancement du programme du projet Feed The future, projet d’irrigation de proximité (FTFPIP), devant aménager 480 ha et réaliser 12 micro-barrages d’ici 2019, en vue de la modernisation de l’agriculture dans les cercles de Yorosso et Koutiala. Le coût du projet, estimé à 2,7 milliards FCFA, est financé par l’USAID et la Coopération allemande.

Financé par l’USAID et la Coopération allemande pour un montant de 2,7 milliards de FCFA, le chantier de Simona fait partie d’un vaste programme du projet Feed The future, projet d’irrigation de proximité (FTFPIP), visant surtout la modernisation de l’agriculture dans les cercles de Yorosso et Koutiala. Ce programme devrait aménager 480 hectares pour 12 sites, soit la construction de 12 micro-barrages, d’ici 2019.
Le ministre de l’Agriculture, à la tête d’une forte délégation, constituée notamment des responsables de l’USAID, de la Coopération allemande, des responsables du projet d’irrigation de proximité (PIP), du représentant du gouverneur de la région de Sikasso, a été accueilli par une foule en liesse.
Le représentant du village de Simona et le maire de la commune rurale de Yorosso, respectivement Dramane GOITA et Abdoulaye GOITA, qui ont souhaité la bienvenue aux différentes délégations, ont relevé l’intérêt de ce projet pour leur village.

L’impact du projet
Ils ont indiqué que grâce à cette initiative, les communautés peuvent faire de la culture en toute saison. Pour preuve, en certaine période de l’année, ils ne peuvent faire de la culture, faute d’eau.
« Si ce projet venait à se concrétiser, c’est fini pour l’exode rural des jeunes après la saison des pluies ; parce qu’ils ne trouvaient rien à s’occuper. Aussi, on a l’espoir que l’initiative va augmenter la capacité de production du village et contribuera à la lutte contre l’insécurité alimentaire», a déclaré Dramane GOITA.
Quant au représentant de l’USAID, Charles DAVIS, il a exprimé sa satisfaction de participer à cette cérémonie de lancement des travaux d’aménagement de petits périmètres d’irrigation. Selon lui, en soutenant la réalisation de ce projet, le gouvernement américain entend contribuer aux objectifs du programme national d’irrigation de proximité (PNIP).
Il a soutenu qu’à la fin de ce projet de 4 ans, il est attendu le renforcement de la sécurité alimentaire et l’amélioration de l’état nutritionnel des populations par l’accroissement, la diversification de la production agricole et de l’accessibilité aux produits issus de l’irrigation de proximité. Aussi, permettra-t-il, de renforcer la résilience des exploitants et de la population contre les aléas du changement climatique, a-t-il indiqué.
Par ailleurs, a-t-il expliqué, après la réalisation des travaux de ce programme de 480 hectares, les aménagements hydro-agricoles vont bénéficier à 10 000 personnes, soit 1205 ménages pour des activités de culture, principalement le riz.
A côté de la riziculture, a ajouté M. DAVIS, les communautés pourront se servir des périmètres pour mener des activités de maraîchage et de pisciculture.
Outres ces activités, le représentant de l’USDAID a également fait savoir que le projet a l’avantage de protéger l’environnement, et contribuera à sauvegarder 100 hectares contre l’érosion dans les deux cercles concernés.
Dans la même dynamique, le représentant de l’USAID a beaucoup insisté sur la part qui sera accordée aux femmes. Pour lui, il n’est pas question que les femmes soient exclues de ce programme.
« Je voudrais vous rassurer que conformément à la Loi d’orientation agricole du Mali, au moins 10% des bénéficiaires directs du projet seront des femmes et elles auront accès aux aménagements», a rassuré M. DAVIS qui a exhorté ensuite les populations à bien vouloir prendre soin des ouvrages qui sortiront des terres dans les jours à venir.

12 micro-barrages à réaliser
Le coordinateur du projet, Moussa Ben DIALLO, lui a fait une brève présentation de l’initiative qui est mise en œuvre par le ministère de l’Agriculture sur la base d’une convention séparée signée le 3 février 2017 avec la KFW, à travers la direction nationale du Génie rural qui, à son tour, a délégué la mise en œuvre de l’initiative à l’unité d’exécution IPRO-Sikasso, a-t-il expliqué.
Aussi, a-t-il précisé, la mise en œuvre intégrale du projet sera être sanctionnée par la réalisation de 12 micro-barrages. Et M DIALLO d’annoncer qu’en plus de ces chantiers un accent important sera mis sur la formation des bénéficiaires.
«Pour chaque site, des modules de formation seront donnés aux bénéficiaires sur la production de la culture, la conservation, la transformation et la commercialisation des produits. Aussi, nous allons apprendre aux communautés des recettes culinaires en vue de faire reculer la malnutrition», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, il a tenu à rappeler que le projet FTFPIP est financé par l’USAID qui a délégué le financement à la Coopération allemande, à travers la KFW pour un coût d’environ 2,7 milliards de FCFA.
De son côté, le ministre Nango DEMBELE a ajouté que le Projet Feed The future projet d’irrigation de proximité s’inscrit dans le cadre de l’initiative des USA visant à booster l’économie verte dans notre pays, à travers une agriculture basée sur les innovations et les technologies.
Il a soutenu que le projet FTFPIP, à l’image du IPRO-IRRIGAR, IPRO-REAGIR, PASSIP, marque la volonté des donateurs à respecter leurs engagements dans le cadre de la mise en œuvre du Plan pour la relance durable, soumis par le gouvernement du Mali lors de la conférence de Bruxelles tenue, le 15 mai 2013.
Le ministre de l’Agriculture a vivement apprécié ces différentes initiatives qui, à son avis, cadrent parfaitement avec les orientations du Président IBK ; et concrétisent l’engagement du gouvernement pour une agriculture moderne, durable, compétitive et respectueuse de l’environnement.
Toutefois, le ministre DEMBELE a déploré l’absence du Mali sur la liste des pays disposant de grands potentiels de développement agricole de l’Afrique de l’ouest souffrant de problème de production.
Pour lui, notre pays, en dépit de son riche potentiel, est toujours à la recherche d’une souveraineté alimentaire. Parce que la ressource n’est pas valorisée contre les aléas du climat.
Il a rappelé que c’est pour corriger cette insuffisance que le pays avec l’appui de la Coopération allemande a élaboré et adopté, le 22 mars 2012, le Programme national d’irrigation de proximité (PNIP) qui, a-t-il rappelé, vise le renforcement de la résilience des exploitations familiales, en les dotant d’aménagements de proximité holistiques suivant leur demande motivée, et ce, en vue d’accroître leurs revenus et renforcer leur état nutritionnel.

Par Sikou BAH

Source: info-matin