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Programme d’appui à la formation professionnelle : UN FONDS REGIONAL DEDIE EN PERSPECTIVE

Le PAFP vise l’insertion économique de 40 000 personnes grâce à une formation professionnelle qualifiante orientée vers les besoins de l’économie

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Le Programme d’appui à la formation professionnelle (PAFP) est un programme de 4 ans, mis en œuvre par Swisscontact sur financement des coopérations suisse et danoise. Il vise l’insertion économique de 40 000 personnes grâce à une formation professionnelle qualifiante orientée vers les besoins de l’économie. Il s’agit d’une part de renforcer la capacité des acteurs économiques pour soutenir le développement des secteurs porteurs des régions, mais aussi de favoriser une jeunesse désœuvrée en attente d’un avenir meilleur.
Le programme, qui est à sa quatrième phase, est mis en œuvre dans le district de Bamako et dans les régions de Tombouctou, Sikasso, Mopti, Ségou. Pour cette quatrième phase, le comité de pilotage du PAFP s’est réuni, hier, au Conseil national du patronat pour faire le bilan de l’année écoulée et définir les perspectives pour 2016. C’était en présence du secrétaire général du ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mohamed Yacouba Diallo, du représentant de l’ambassade du Danemark, Jan Larsen, de la directrice du développement et de la coopération suisse (DDC), Béatrice Meyer, de la directrice de Swisscontact, Raid Wrafft, et des présidents des conseils régionaux.
Bientôt à mi-parcours, le programme comptabilise déjà plus de 17 000 personnes formées dont presque la moitié a réussi à améliorer ses revenus d’au moins 20%. L’heure était donc à l’analyse des premiers résultats et à la proposition d’éventuels ajustements. Parmi les 735 projets financés jusqu’au 31 octobre 2015, on en compte 467 (64%) dans le secteur agropastoral, 254 (35%) dans l’artisanat y compris la transformation des produits agricoles, 9 dans le BTP, 3 dans les services et 2 dans le secteur industriel. 90% des 40 000 personnes à former doivent être professionnellement actives dans les secteurs et les chaines de valeur porteurs. 80% des entreprises utilisant les personnes formées auront amélioré leur chiffre d’affaire de 20%. 80% des jeunes sans emploi seront insérés. La proportion des femmes insérées atteindra 50% des personnes touchées par le programme en 2017.
Le comité de pilotage qui se réunit au moins une fois par an, a pour mission de définir les orientations stratégiques nationales du programme. Pour Mohamed Yacouba Diallo, en plus d’être un espace d’échange entre les partenaires institutionnels, la réunion du comité de pilotage permet non seulement de définir les grandes orientations stratégiques, mais aussi d’assurer le suivi des activités de mise en œuvre du PAFD et d’apprécier la réalisation sur le terrain. La phase IV du PADF étant à mi-chemin dans son parcours de mise en œuvre, c’est, pense-t-il, l’occasion de tirer les leçons pour une projection objective et efficiente des actions à venir.
La directrice du DDC soutient que dans le domaine de la régionalisation, le PAFD apporte une contribution importante à la dynamique de la décentralisation et à la gouvernance régionale. Son ancrage dans les conseils régionaux en fait un instrument privilégié de pilotage sectoriel à travers la mise en œuvre des schémas directeurs et le cadre régional de gestion partenariale qui regroupe régulièrement l’ensemble des acteurs de la formation professionnelle. Dans la perspective de renforcer les capacités régionales, la question du financement de la formation professionnelle par un fonds régional dédié, parait importante pour Béatrice Meyer. Le PAFD, assure-t-elle, est prêt à appuyer une telle expérience qui permettra aux régions d’assumer pleinement le pilotage sectoriel. Pour 2015, annonce-t-elle, nous avons mis le cap sur un effectif de 8500 personnes à former. « Pour cet objectif planifié lors du précédent comité de pilotage, au mois d’octobre nous sommes à près de 72% de réalisations », indique Béatrice Meyer en notant que la parité est presque établie entre le pourcentage des bénéficiaires femmes et hommes. Dans la perspective nationale et comme chef de file du secteur éducation et formation professionnelle, la directrice du DDC se félicite des nouveaux financements et des nouveaux programmes qui viennent appuyer la formation professionnelle. Seul bémol : la coordination n’est malheureusement pas toujours la priorité des acteurs. En 2016 il faut donc aller au-delà de l’échange d’information et évoluer vers une vraie concertation et une contribution conjointe aux défis du secteur, a préconisé Béatrice Meyer. De son point de vue, l’élaboration conjointe d’un nouveau programme décennal pour l’éducation, avec une vision holistique du secteur, sera une bonne occasion pour aller dans cette direction.
F. NAPHO

source : Essor

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