Le secteur de la viande bovine a payé le tribut le plus lourd à l’insécurité doublée de «difficultés des emboucheurs à s’approvisionner en aliments bétail ». La hausse est plus prononcée cette année pour l’huile consécutive au boycott de la culture du coton ayant conduit à une raréfaction de l’offre de coton-graine aux industries extractives locales. En outre, le prix est en partie tiré par une profonde mutation de la préférence portée moins sur la consommation de l’huile localement produite mais plus sur l’utilisation de celle importée.
Espoirs sur sésame et soja
Des pourparlers sont en cours avec les acteurs des filières afin de trouver des réponses à la valse des étiquettes. « L’Etat est partisan du dialogue avec les opérateurs économiques et autres fournisseurs de produits de première nécessité. Jusque-là, le dialogue a porté fruit, et nous allons continuer avec les acteurs des différents cadres de concertation pour pouvoir avancer. Face aux difficultés constatées, il est envisagé l’amélioration de la race animale par l’introduction de la recherche appliquée, la transformation du sésame pour la production de l’huile, l’introduction de la culture de soja dans la production d’aliments bétail. Ceci permettra de créer plus de revenus en milieu rural et faire émerger la classe moyenne rurale ».
Du reste, les prix sont demeurés assez stables.Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des investissements, Harouna Niang n’a relevé ni hausse spéculative ni effets d’aubaine particulière en cette période de ramadan. Soumis au feu roulant des questions orales du Conseil national de la transition (CNT), il a vénéré « la solidarité », le « sens élevé de patriotisme des opérateurs économiques » et le « dialogue qui a prévalu jusque-là entre les acteurs du cadre de concertation par filière », sans passer sous silence « l’apport du gouvernement qui a renoncé à la TVA sur certains produits de première nécessité ».
Enfin, les fruits et légumes sont les productions où le consommateur n’a eu le plus fort ressenti de hausse.
Georges François Traoré