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Processus électoral gros d’insuffisances… Une transition politique s’impose

Du fait des insuffisances qui pourraient entacher le scrutin du 29 juillet, la porte de la contestation pourra être ouverte, une véritable boite de Pandore, dont il faut se prémunir…

Si le fichier électoral a été audité et apprécié, le cadre électoral élaboré consensuellement, le droit de vote lui, va souffrir de quelques entorses. La distribution des cartes d’électeurs ne sera pas à hauteur de souhait dans des zones où l’insécurité est endémique. Que vaut le droit de vote des populations auxquelles les jihadistes refusent la participation au scrutin ? Le scrutin est universel et tous les citoyens remplissant les conditions définies par la loi devraient pouvoir voter, sauf cas de force majeure. Des zones qui seraient privées d’accomplir ce devoir civique seront des arguments de contestation des résultats du scrutin. Il s’agit des nombreuses zones insécurisées, des localités dépourvues d’administrations d’écoles, des zones inondées, des parties du pays en proie à des conflits intercommunautaires, etc. A titre d’exemple Douentza n’avait pas enregistré le début de distribution des cartes d’électeurs le vendredi dernier… Plusieurs communes du centre et du nord ne pourront pas voter pour diverses raisons. La commune de Diondiori d’un certain Bokary Tréta, le président du RPM, non moins Directeur de campagne d’IBK ne pourra pas voter. Elle ne l’avait pas fait lors des communales du 20 novembre 2016 pour « insécurité » !

En novembre 2016, avec une situation sécuritaire moins préoccupante que celle d’aujourd’hui, en particulier dans le centre du pays, les élections communales n’ont pas pu se tenir dans une soixantaine de communes du Mali. Aujourd’hui, tous les observateurs s’accordent pour dire que le contexte sécuritaire s’est détérioré. L’élection présidentielle du 29 juillet ne pourra donc pas se tenir dans au moins une centaine de communes. Le scrutin pourrait donc être marqué par une grave crise post-électorale. Tout le monde semble voir venir ces contestations et rares sont ceux qui proposent le seul antidote qui vaille, une transition politique.

Certains observateurs suggèrent des assises nationales constatant l’état du pays pour l’amorce d’une transition dirigée par exemple par des religieux pour former un gouvernement d’union nationale avec des représentants de plusieurs pôles politiques pour sauver le Mali, au bord de… l’implosion.

L’atmosphère actuelle donne lieu à des suspicions et, comme le disait l’ex-ministre Hamed Sow, dans son interview à notre confrère Aujourd’hui-Mali, «le climat préélectoral laisse présager de fortes contestations, surtout en cas de victoire du président sortant. Une grave crise postélectorale est à craindre… ». Et de souligner eu la classe politique malienne doit être consciente que « la somalisation du Mali n’est pas impossible ». Mieux vaut donc préserver le Maliba dans une phase de transition politique en lui évitant une crise post-électorale, grosse de tous les dangers que de convoiter le pouvoir à tout prix et tanguer vers… un gouffre abyssal.

Kassoum TOGO

 Mali-Horizon

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