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Processus d’intégration et de réintégration des combattants membres des groupes armés signataires de l’Accord : DES PROGRES NOTABLES ET SALUTAIRES ENREGISTRÉS

Malgré les avancées constatées et saluées par les partenaires, des efforts supplémentaires sont nécessaires à l’aboutissement du processus

De la réussite du Programme désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) dépendront les chances de succès de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Signé le 25 mai et achevé le 20 juin 2015 à Bamako sous l’égide de la communauté internationale, ce pacte qui définit la refonte des Forces armées et de sécurité maliennes et les conditions de leur redéploiement dans les régions du Nord du Mali, a enregistré déjà des progrès non négligeables, notamment dans ces volets cantonnement, intégration et réinsertion des combattants à désarmer, et législatifs et règlementaires. Même si certains groupes armés signataires de ce contrat social rechignent ces avancées, en demandant des supposées garanties certifiant, selon eux, qu’ils seront bien intégrés dans l’armée ou les autres corps après avoir rendu les armes.

Au-delà de ces déboires dont le but serait de salir les résultats encourageants obtenus, les autorités de Bamako ont pris des mesures heureuses dont les effets attendus donneront, sans doute, un coup d’accélérateur au processus de paix issu du processus d’Alger.

C’est dans cette optique et de concert avec l’ensemble des acteurs qu’il a été créé, le 31 décembre 2015, pour la mise en œuvre du processus d’intégration, le Conseil national de la réforme du secteur de la sécurité (CN-RSS) et ses Cellules spécialisées : commissions nationales désarmement – démobilisation – réinsertion (CN-DDR) et d’intégration (CI). Leurs présidents ou commissaires ont été nommés en 2016 par décrets pris en Conseil des ministres. Ces trois structures (CN-DDR, CI, CN-RSS) sont, selon des sources militaires, maintenant opérationnelles et à pied d’œuvre pour la planification de leurs activités.

Un préalable nécessaire au désarmement, la construction des sites de cantonnement devant accueillir des futurs ex-combattants suit son cours. La MINUSMA a, à cet effet, identifié et validé 24 sites. Huit d’entre eux, d’une capacité d’accueil de 750, sont déjà utilisables. «Actuellement, un bataillon de plus de 600 hommes du MOC de Gao est constitué. Les combattants de la Plateforme et de la CMA ont remis leur  liste pour les bataillons du MOC de Kidal et Tombouctou», liste une source au ministère de la Défense et des Anciens Combattants.

Ainsi, si toutes les parties prenantes à cette crise -qui n’a que trop duré- sont de bonne foi, le processus de cantonnement et de désarmement ne devra souffrir d’aucun obstacle. En attendant la préparation des autres sites pour un désarmement effectif des combattants, en vue de leur intégration dans les corps constitués de l’Etat, y compris au sein des FAMAs. Du moins pour ceux qui en respecteront les critères logistiques qui sont déjà connus.

En la matière, le combattant désarmé, qui souhaite intégrer les corps constitués de l’Etat, doit appartenir à une unité combattante d’un des mouvements armés signataires de l’Accord issu du processus d’Alger.

Il doit spécifier son emploi au sein de son unité. Aussi, doit-il avoir l’expérience professionnelle exigée pour le poste convoité et disposer d’un certificat de nationalité malienne. Font également partie de ces critères logistiques, le respect des limites d’âge, de grades, l’aptitude et les exemptions de mandats de dépôt. «Ce qui constitue, entre autres, des garde-fous et autant de conditionnalités à remplir au bénéfice d’une intégration inclusive», ajoute notre source.

Pour ce qui est des quotas de combattants à intégrer dans les Forces armées et de sécurité maliennes, il sera tenu compte, non seulement des dispositions de l’Accord, mais aussi de la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM). Qui, de l’avis d’experts, jette le format futur des Forces armées maliennes.

Un autre volet non négligeable du processus d’intégration est l’attribution des grades et fonctions de commandement. En la matière, «le respect de la pyramide des grades dans notre armée sera un impératif, vu que les grades consacrent l’aptitude à exercer des fonctions déterminées», rassure-t-on du côté du département de tutelle. Tout en précisant que le but est d’éviter les erreurs commises par le passé.

Toutefois, «les officiers supérieurs dont la fin de la disponibilité à servir sera dans 2 ou 3 ans ne seront pas intégrés. Parce que leur service prendra fin juste au terme des formations normales que tous les intégrés seront amenés à faire, alors que des formations spéciales ne seraient pas recommandables pour leur catégorie», justifie notre source.

Quant aux officiers déserteurs, ils seront réintégrés au moins aux mêmes grades. Ceux qui ne remplissent pas les conditions ou qui choisiront de ne pas être intégrés pourront bénéficier d’une pension de retraite, d’une pension proportionnelle ou d’une pension d’invalidité, ou de tout autre arrangement suivant le cas. Qu’en est-il des combattants éligibles, mais qui ne souhaiteraient pas du tout être intégrés dans les corps de l’Etat ?

Le volet réinsertion, qui intervient après le désarmement et la démobilisation, est réservé à eux. Elle est une phase cruciale du processus DDR. Car, son succès permettra la reconversion des ex-combattants dans des activités génératrices de revenus. Pour sa mise en œuvre, la Banque mondiale a gracieusement financé pour un moment de 9 228 180 000 de Fcfa l’appui à la réinsertion socio-économique de 4000 ex-combattants et l’appui à l’unité d’exécution du projet.

Cheick M. TRAORÉ

Essor

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