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Processus démocratique : l’opposition est une valeur essentielle

Beaucoup d’observateurs estiment que la situation de consensus politique que le Mali a connue à partir de 2002 a contribué à affaiblir le système des contrepouvoirs qui est indispensable dans un processus démocratique normal. Après la crise multidimensionnelle que le pays a traversée, les élections de 2013 ont ouvert de nouvelles possibilités à la consolidation du processus démocratique par la création de conditions favorables à l’émergence d’institutions démocratiques fortes. L’existence d’une majorité présidentielle et d’une opposition politique représente un symbole fort de la démocratie qui peut contribuer à éclairer les populations sur les questions nationales et les aider dans leurs choix.

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Ce postulat peut se réaliser seulement si le cadre juridique et institutionnel de l’opposition politique est bien clarifié. En effet, si l’opposition politique peut avoir des droits, elle doit, de même, avoir des devoirs et agir dans le cadre de la loi à l’instar de l’Etat et de ses dépositaires.

Dans notre pays, il existe bien un statut de l’opposition qui édicte les droits et devoirs de l’opposition. Mais le contenu de cette loi mérite d’être revu pour une meilleure prise en compte de la situation politique actuelle qui est assez différente de celle de 2002.

Quels contenus aux droits et devoirs de l’opposition ? Quel espace d’exercice pour l’opposition ? Faut-il un chef de file de l’opposition ou pas ? C’est pour répondre à ces différentes interrogations que le Centre malien pour le dialogue interpartis et la démocratie (CMDID) a organisé  hier un atelier  d’échanges sur les perspectives d’une opposition politique.

La rencontre qui s’est tenue au Grand hôtel de Bamako était présidée par un représentant du ministère de l’Administration territoriale, le capitaine Mamadou Sangaré. Parmi les autres personnalités présentes, l’on peut citer le directeur exécutif du CMDID, Moumouni Soumano, et le major Ismaïla Fall, conseiller spécial du président sénégalais Macky Sall.

Le directeur exécutif du CMDID a observé que la construction d’un processus démocratique exige des acteurs de faire des choix politiques face aux problèmes et défis auxquels la société est confrontée. La prise de position politique caractérise les partis politiques et détermine leur relation avec la société dont ils sont issus.

Cela justifie que certains se retrouvent souvent dans une majorité qui gouverne et d’autres dans une opposition qui critique et propose d’autres alternatives. Constituer un pôle majoritaire et un autre de l’opposition dans une démocratie représente une règle fondamentale pour un processus de construction démocratique, a rappelé Moumouni Soumano.

Le capitaine Mamadou Sangaré estime pour sa part qu’une analyse superficielle et partiale de notre évolution politique laisse penser que le Mali n’a connu que la gestion dite consensuelle du pouvoir. Cependant, a-t-il fait remarquer, il est fort intéressant de relever que notre pays a aussi une certaine expérience de l’opposition politique sur laquelle les acteurs politiques pourront s’appuyer pour positionner une opposition et une majorité afin de construire notre processus démocratique.

Le thème de l’atelier entre donc pour une part  importante, dans le débat politique actuel et représente un défi majeur de la consolidation des acquis démocratiques. Pour Mamadou Sangaré, le thème de la session est pertinent et complète de manière harmonieuse les efforts du gouvernement dans le sens du renforcement de la démocratie.

S. DOUMBIA

Source: l’Essor

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