Le collectif invite le gouvernement à déployer sans délai les agents de l’administration et l’armée dans les régions du nord.
Le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) a organisé Samedi, à la Maison de la presse, une conférence d’information sur la situation au Septentrion et les pourparlers d’Alger. C’était l’occasion pour le collectif de revendiquer sa partition historique dans le processus en cours ainsi que sa désapprobation des orientations actuelles des négociations avec les groupes armés.
Cette conférence a été conduite par le président d’honneur du Coren, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga ainsi que son président actif Malick Alhousseyni Maïga. Y ont également pris part le président de l’association des ressortissants et sympathisants de Tombouctou, Sékou Moulaye Haïdara, le secrétaire aux affaires juridiques du Coren, Me Malick Maïga et plusieurs personnalités de marque.
Après une minute de silence observer à la mémoire des martyrs de Gao, Ousmane Issoufi Maïga, jugeant la situation préoccupante au Nord Mali, a exhorté les uns et les autres à se donner la main afin de relever les défis. Et de marteler que le Mali demeure un et indivisible car «nous constituons un seul peuple».
Par la voix de son président, Malick Alhousseyni Maïga, le Coren se dit malgré tout disposé à apporter sa pierre au processus de paix en cours à Alger et s’est illustré, pour ce faire, par une kyrielle de propositions qu’il juge approprié à la situation : suppression et bannissement de l’expression Azawad dans les textes de l’accord, mise en œuvre effective des recommandation du Forum national sur la gestion de la crise au nord du Mali, décentralisation intégrale au lieu d’une autonomie, mise sur d’une armée capable d’assurer ses missions régaliennes sur l’ensemble du territoire, actualisation du Programme décennal de développement des régions du nord, etc. Ce n’est pas tout. Le long chapelet des propositions s’étend également à la décentralisation des centres de formation militaire, l’indemnisation des victimes d’exactions des faits de rébellion et de terrorisme ainsi que leurs ayant droits, la prise en compte des groupes d’auto défense dans le processus de négociation comme acteur incontournable du retour de la paix, l’implication de la Société civile, notamment le Coren, dans le processus de la paix en cours.
Mais, la conférence d’informations aura été particulièrement marquée par une tonitruante déclaration portée par le secrétaire chargé des affaires juridiques du collectif, Me Maliki Maïga. Le texte, qui insiste sur la place historique du Coren dans le processus de stabilisation du septentrion malien, exprime par ailleurs toute l’indignation que lui inspire la situation socio sécuritaire du Mali et singulièrement ses manifestations les plus récentes dans sa partie septentrionale.
Après avoir longtemps choisi de limiter ses communications dans le souci d’entretenir un environnement propice aux négociations d’Alger, le Coren ne pouvait continuer à observer le silence devant les récentes atrocités commises contre la population par les forces internationales présentes à Gao. Et, la déclaration de condamner les actes avant d’en appeler à la Cour pénal international ainsi qu’aux juridictions pénales maliennes pour qu’une suite diligente soit donnée à l’affaire.
Le Coren dénonce par la même occasion la partialité et le favoritisme qui consiste à faire un distinguo entre le Mnla et les autres organisations terroristes opérant au Nord Mali (Ansardine, Hcua, Boko Harame, Mujao, Aqmi, etc.) C’est une absence de vision, une injustice, estime le Coren en s’offusquant qu’au même moment les patriotes en armes méritent le qualificatif de milice pour leur résistance à Tabankort. Ces mouvements d’auto défense ont le soutien inconditionnel du collectif et méritent la reconnaissance éternelle de la nation malienne tout entière, mentionne par ailleurs le texte, qui exprime la même solidarité à l’endroit des victimes de la répression aveugle, barbare et injuste du 27 Janvier 2015 de la Minusma contre la paisible et innocente population de Gao.
Le Coren en appelle vivement à la mise en place immédiate d’une commission d’enquête incluant les communautés victimes des événements survenus à Gao et invite le gouvernement à déployer sans délai les agents de l’administration et l’armée dans les régions du nord.
Daouda Maïga