Me Altit n’a pas mis longtemps à mettre à nu les incohérences du témoin P441. Lors de son contre-interrogatoire, ce mardi 10 mai, il a suffi de quelques mises au point pour que l’avocat de Gbagbo confonde l’accusation et son témoin à charge quant aux déclarations faites par ce dernier lors de l’instruction
Me Altit ramène P441 et l’accusation à leur copie
Me Emmanuel Altit est plus que jamais déterminé à obtenir la libération de Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité. Lors de la comparution du sixième témoin à la CPI, la défense de l’ancien président ivoirien a tenu à rappeler à P441 ses anciennes déclarations : « Dans ce rapport, vous dites qu’il y a eu des coups de feu autour de la mosquée le jour de l’attaque. (…) Que la police a participé à la lapidation des personnes qui se trouvaient aux alentours. » Mais contre toute attente, le témoin P441 a renié cette version des faits : « Non je n’ai pas dit cela ! »
Visiblement mis en difficulté par les réponses approximatives de son témoin, le substitut du procureur, Eric MacDonald, a tenté de voler à son secours. L’adjoint de Fatou Bensouda a demandé à l’avocat de la défense s’il tenait le bon rapport entre ses mains. Mais après un huis clos rapide, le constat est cinglant : il s’agit bel et bien des déclarations faites par le témoin lors des enquêtes. Du calice à la lie, l’accusation est en train de se prendre une véritable douche froide du fait des contradictions relevées dans le témoignage de P441. Le substitut du procureur n’avait pas fait mieux lors de l’interrogatoire de son témoin un peu plus tôt.
Jusque-là, tous les six témoins qui se sont succédé à la barre n’ont pu corroborer, de par leurs dépositions, le plan commun mis en place par Laurent Gbagbo et son entourage pour se maintenir au pouvoir par tout moyen. Des voix se font entendre pour réclamer une liberté provisoire pour les accusés pendant que le procès se déroule. Les regards sont donc tournés vers le juge Cuno Tarfusser.
Source: afrique-sur7