Youssouf Toloba, le chef de la branche militaire de Dan-Na Ambassagou, s’est engagé de manière unilatérale à déposer les armes. Il l’a déclaré mardi devant le Premier ministre malien en visite à Mopti.
Soulagement ! C’est le sentiment qui revient auprès des protagonistes après l’annonce, le 2 octobre, du dépôt des armes par le chef de la branche militaire de Dan-Na Ambassagou. Youssouf Toloba, qui avait rejeté l’accord de paix signé par des chefs de villages des communautés peulh et dogon du cercle de Koro, dans la région de Mopti, s’est engagé à enterrer la hache de guerre.
Une décision dont se réjouit Hassane Barry, avocat et membre de l’association Nyugal Pulaaku. « On est en train d’aller vers l’accalmie », croit-il savoir. L’ancien ministre de la Justice en appelle toutefois au respect des engagements pour permettre à la région de retrouver définitivement la paix. À en croire Hassane Barry, les Peulhs sont disposés à faire la paix. « Ils ne seront jamais les premiers à déclencher les hostilités », soutient-il.
Pas de commentaires chez les Dogons
« Ginna Dogon », la principale association des Dogons, n’a pas voulu commenter la question. Son vice-président, Hamidou Ongoiba, estime qu’il n’a pas d’opinion à donner sur une décision prise par Dan-Na Ambassagou.
Le gouvernement malien salue pour sa part la signature, le 12 septembre, de l’accord de paix entre les communautés peulh et dogon, en témoigne un tweet du Premier ministre.
La branche politique de Dan-Na Ambassagou se félicite de son côté de l’initiative prise par Youssouf Toloba. Son chef, Marcelin Guengueré, estime que c’est un début de processus qui est, pour le moment, « fragile ».
Et d’ajouter : « Nous sommes disposés à faire définitivement la paix. » Il ne désespère pas de voir les membres des groupes d’autodéfense peuls déposer les armes. Marcelin Guengueré déplore cependant l’absence d’interlocuteur au niveau des Peulhs.
Du côté de l’ONG H2, facilitatrice de l’accord, on ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Selon Youssouf Bamadio, l’un de ses facilitateurs, « il faut réunir tous les acteurs autour de la table afin de traduire les engagements en actes concrets ».
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Pays