Depuis le lundi 1er février, le pain qui est habituellement vendu dans toutes les petites boutiques et tous les coins de rue est devenu une denrée rare à Bamako. Ce produit de consommation très prisée par les maliens est devenu presque invisible et cher. Seules quelques boulangeries fabriquent le pain et bonjour aux spéculations sur le prix. Dans une sortie médiatique, le président de l’Association libre des consommateurs maliens (ALCOM), Abdoulaye BALLO, a donné des explications sur cette situation qui commence à faire de grands bruits dans la ville.
Depuis deux semaines, des rumeurs ont annoncé que les boulangers envisagent d’augmenter le prix d’achat de la miche du pain. Ainsi, des rencontres ont eu lieu entre le syndicat des boulangers et le Directeur régional du commerce, de la consommation et de la concurrence (DRCC).
Selon le président de l’ALCOM, à l’issu des échanges aucun accord n’a été trouvé. La DRCC s’est engagée à chercher à comprendre si réellement le prix de la farine a augmenté. Pour lui, le fait que la DRCC ne s’est pas prononcée officiellement sur le prix du pain veut dire qu’il reste inchangé.
Le président de l’ALCOM a expliqué que dans le souci de venir en aide aux consommateurs, le gouvernement a suspendu les taxes et TVA sur certains produits de première nécessité en cette période de soudure.
« Avec cette décision du gouvernement, le prix de la farine ne peut connaître une augmentation en aucune manière. Mais malgré les facilités du gouvernement le prix de la farine a augmenté. Le sac est vendu entre 20 000 et 21 000 FCFA contre 1700 ou 18 000 FCFA il y a quelque moments », a expliqué Abdoulaye BALLO.
Selon lui, le gouvernement devrait se donner les moyens pour faire le suivi après avoir renoncé aux taxes et TVA. ‘’L’État doit suivre de près les usines qui augmentent le prix et les rappeler à l’ordre. Les taxes ont été suspendues pour bénéficier à la population. Avec cette décision du gouvernement la miche du pain peut être vendue à moins de 250 FCFA’’, a affirmé le président de l’ALCOM.
Il a souligné que le gros pain de 300g est vendu à 250F et le petit pain de 150 g est livré aux consommateurs à 150 FCFA. Mais, déplore-t-il, malgré que le poids n’est pas respecté, les boulangers sont dans les tractations pour vendre la miche de 300g à 300 FCA.
« Même si le prix est arrêté à 300 FCFA les boulangers ne vont jamais respecter les poids. Les consommateurs n’accepteront aucune augmentation sur le prix du pain. Si les usines ne peuvent pas respecter les principes du gouvernement qu’elles acceptent la libéralisation du marché pour permettre l’importation de la farine », a lancé le président de l’ALCOM.
Abdoulaye BALLO a dénoncé la décisions des boulangeries qui ont augmenté le prix du pain de manière unilatérale.
« Les consommateurs feront le tour de la ville et toutes les boulangeries qui augmentent le prix seront traduit en justice. Il faut que les autorités de la transition donnent des explications claires sur cette question d’ici le vendredi. Si tel n’est pas le cas, l’Association des consommateurs fera des caravanes à travers la ville pour dénoncer », a déclaré Abdoulaye BALLO.
PAR MODIBO KONE
Source : INFO-MATIN