La possibilité de la reprise du contrôle de Malitel en 2024 est de plus en plus perceptible, avec l’expiration de la licence accordée à l’actionnaire majoritaire. Des voix s’élèvent pour réclamer l’acquisition de la société par l’Etat qui est en train d’obtenir des technologies spatiales sophistiquées. On se rappelle que Malitel, aujourd’hui Moov Afica, était entièrement malienne au départ. A la faveur d’un appel d’offre international, le groupe Maroc Télécom s’est vu attribuer en juillet 2009, les 51% du capital dédié à un partenaire stratégique pour un montant de 180 milliards de FCFA.
Malitel est une histoire nationale. Née de la fusion entre la branche des télécommunications nationales de l’ex- OPT et les télécommunications internationales du Mali (TIM), la société des Télécommunications du Mali a été créée en 1989 après sa séparation de la Poste des Télécommunications. Société d’Etat dont le capital appartenait à 100% à l’Etat, la SOTELMA avait un devoir de présence sur toute l’étendue du territoire national, afin d’offrir les services de télécommunications à tous les citoyens du pays à des prix abordables.
Des objectifs spécifiques ont été fixés : accroître l’offre de services téléphoniques et faciliter l’accès aux services de télécommunications au plus grand nombre d’usagers et particulièrement en zone rurale
; offrir des services variés et de bonne qualité à des prix concurrentiels basés sur les coûts réels ; augmenter les investissements productifs nationaux et internationaux dans le secteur des télécommunications. L’entreprise devrait également construire un réseau national de télécommunications fiable et connecté aux autoroutes de l’information ; promouvoir les télécommunications comme
secteur économique essentiel à l’essor d’une économie compétitive, ouverte au monde et où le secteur des services représente une part importante du PIB ; promouvoir la création de nouveaux emplois et le développement des nouvelles technologies.
Selon des spécialistes, la SOTELMA a toujours été à l’avant-garde de la lutte contre la pauvreté, une volonté toujours exprimée par les plus hautes autorités du pays. Malgré cette obligation de service public, la SOTELMA, n’a jamais bénéficié d’aucun avantage fiscal et à été sujette à des contraintes
liées aux procédures souvent longues de passation de marchés.
Cet état de fait a constitué un frein au développement de la société dans un environnement concurrentiel défavorable.
Cela a conduit à un faible taux d’efficacité des appels, à la saturation de capacité sur le segment de marché du mobile qui est le plus porteur, à offres commerciales limitées. On note aussi des contraintes spécifiques induites par le statut de société nationale en matière de gestion. Face à l’existence d’un
concurrent d’envergure, le gouvernement du Mali à approuver la loi d’orientation de la privatisation de la SOTELMA le 15 décembre 2004. La privatisation a amélioré certains aspects de l’entreprise, mais les Maliens sont restés sur leur faim.
Dougoufana Kéita
Source : La Sirène