Après une étude de monitoring réalisé en octobre 2017 sur le genre dans les médias au Mali, la Fondation Tuwindi organise depuis hier, au Centre de formation des Collectivités, une session de formation des professionnels de médias sur la prise en compte du genre au Mali.
La démocratisation au Mali a donné lieu à la libéralisation des paysages médiatiques. Ce qui s’est traduit par l’émergence des organes de presse publics et privés. Ce paysage médiatique se caractérise par la prédominance des hommes. A cela s’ajoute une faible représentativité des femmes malgré les efforts accomplis par le gouvernement à travers la ratification des textes internationaux et des résolutions sur la promotion du genre. « Cet état de fait a été confirmé par une étude de monitorage réalisé en octobre 2017 sur le genre dans les médias au Mali par la Fondation Tuwindi et ses partenaires. Les résultats de cette étude dénotent que les femmes ont moins accès aux médias que les hommes », a informéTidiane Togola, directeur exécutif de la Fondation Tuwindi. « Malgré l’existence d’une charte pour le respect de l’image et des droits des femmes à l’information et à l’expression, l’écart de médiatisation entre les hommes et les femmes est considérable. Les femmes ne représentent que 12% dans les nouvelles produites par les radios, 23 % au niveau de la télévision, 14% sur l’internet et 17% dans les journaux. Contrairement, les hommes sont fortement présents dans les médias, le taux le plus bas est au niveau de la télévision avec 77% », précise le directeur exécutif. Et de poursuivre que « les professionnels de médias, dans les contenus produits, manquent de traiter les informations sous l’angle de l’approche genre. C’est pourquoi, nous avons initié cette session à l’intention des professionnels de médias dans toutes les régions pour s’approprier de la dimension genre dans l’exercice de leur métier. L’atelier aura deux phases ».
Le représentant du président de la Maison de la presse, Alexis Kalembry, s’est réjouis que la Maison de la presse soit associée à une telle démarche surtout que la formation et l’encadrement font partie des missions de la faitière.
Mahamane Hameye Cissé, de la Haute autorité de la communication (HAC), a apprécié l’initiative de la fondation à s’engager dans la prise en compte du genre. « La question du genre dans les médias est une nouveauté. La HAC travaille à intégrer tous les aspects de genre et accompagnera la fondation pour ce combat qui fait partie des objectifs du développement durable», promettra-t-il.
Bréhima Sogoba
L’Indicateur du Renouveau