L’hôpital Gabriel Touré pu assurer la prise en charge correcte des 7 blessés dont aucun n’a le pronostic vital en jeu

Si le pire a été évité, le bilan de la prise d’otage à l’hôtel Radisson Blu de vendredi dernier est tout de même lourd : 21 morts et 7 blessés. Tous les blessés sont des Maliens. Ils ont été admis au Service d’accueil des urgences (SAU) du centre hospitalier universitaire (CHU), Gabriel Touré pour recevoir des soins d’urgence ou passer des examens complémentaires.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, accompagné du Premier ministre Modibo Keïta, du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Mme Togo Marie Madeleine Togo et son collègue de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hamadoun Konaté, s’est rendu samedi à leur chevet, pour s’enquérir de leur état de santé et témoigner de la solidarité de la nation. Par cette visite, le chef de l’Etat entendait aussi les réconforter et s’assurer des efforts accomplis par le corps médical pour leur prise en charge médicale.
Les 7 blessés admis à l’hôpital Gabriel Touré, ont été immédiatement pris en charge par l’équipe médicale, mobilisée à cet effet. Les blessés sont 6 hommes (3 policiers et autant de vigiles) et une femme, une réceptionniste de l’hôtel. Celle-ci a été référée au CHU du Point G pour passer un examen complémentaire, notamment le scanner. Tout comme deux autres qui y ont aussi passé des examens radiographiques avant de retourner tous à l’hôpital Gabriel Touré.
Les blessés sont sous surveillance médicale à Gabriel Touré. Leur pronostic vital, selon l’expression médicale consacrée, n’est pas en jeu. En d’autres termes, ils sont tous hors de danger, même si deux d’entre eux ont subi une intervention chirurgicale lourde.
Il y a aussi des Maliens et d’autres nationalités parmi les victimes, mais le processus d’identification, selon les responsables de Gabriel Touré, continuait samedi. Une équipe technique de l’établissement hospitalier et la police scientifique travaillent en parfaite intelligence pour essayer d’identifier les différents corps.
Des représentants de certaines ambassades étaient aussi, en train de passer pour identifier d’éventuels corps de leurs ressortissants. Au total, il y aurait 13 étrangers parmi les morts (voir article de C. M. Traoré dans cette même page).
Dès l’annonce de la prise d’otages, les différents hôpitaux de la capitale furent mis en alerte. Les équipes médicales mobilisées par Gabriel Touré avaient exprimé des besoins, en termes de médicaments et autres intrants dans le cadre du plan d’urgence de l’établissement hospitalier. Ces besoins ont été satisfaits par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique pour une meilleure prise en charge des blessés.
Expliquant le sens de sa visite à l’hôpital, le président de la République, a indiqué qu’il était de son devoir et de celui de la Nation de s’incliner pieusement devant la mémoire de ceux qui sont partis (Ndlr : les victimes de l’attaque), sans savoir pourquoi et par qui. Ibrahim Boubacar Keïta a aussi précisé qu’il était venu s’enquérir de l’état de santé des blessés dont les blessures, fort heureusement, ne sont pas graves. « Pas de cas de pronostic vital », s’est réjoui le président de la République, avant de souligner qu’il était venu les rassurer et leur dire l’estime du pays et sa gratitude. Comme lors de précédentes interventions et messages, il salué, la bravoure, le courage et le professionnalisme dont ont fait preuve les forces spéciales maliennes dans la libération des otages.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a rendu un hommage appuyé au corps médical. « Je serais en dehors de tout, si je ne disais pas merci au corps médical dans cette urgence où j’ai connu Marie Madeleine Togo et apprécié ses qualités, son dévouement, ses compétences et son intégrité morale ». Toutes choses qui lui valent, a-t-il poursuivi, d’être à la tête du département de la Santé.
Dans un autre registre, Ibrahim Boubacar Keïta a dit être au courant du problème général d’entretien et d’assainissement à l’hôpital à Gabriel Touré. Des efforts vigoureux seront faits pour y remédier. « Mais que nul ne vienne à en vouloir au corps médical qui reçoit dans l’urgence et soigne. Il va falloir faire d’autres efforts et l’épargner de ce point de vue. Ceux qui sont en charge de l’entretien et de la gestion de l’hôpital doivent s’assumer à ce niveau ». Et Ibrahim Boubacar Keïta de prévenir que « ce qui est requis sera fait ».
L’hôpital Gabriel Touré a pu assurer la prise en charge correcte des blessés. A ce propos, le directeur général de l’établissement le Pr Kassoum Sanogo a révélé que le ministère de la Santé avait donné des instructions pour que tous les intrants et consommables nécessaires à la prise en charge des blessés, soient fournis. Il a ensuite expliqué que l’hôpital Gabriel Touré est habitué à la gestion des catastrophes, notamment des accidents de la circulation avec parfois des dizaines de blessés. De fait, il n’a pas été débordé par le nombre des blessés du Radison Blu.
Mais outre Gabriel Touré, tous les autres hôpitaux de 3è référence, notamment celui de Kati, le Centre hospitalier universitaire d’odonto-stomatologie, l’hôpital du Mali et l’Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (IOTA), avaient pris toutes les dispositions utiles pour faire face au pire, au besoin. Fort heureusement, les forces spéciales maliennes ont pu limiter le nombre des victimes avec le concours de leurs collègues français et de la Minusma.
Notre équipe de reportage s’est également rendue à l’hôpital du Point G où des examens complémentaires de certains blessés ont été réalisés. L’administration hospitalière de cet établissement a confirmé avoir reçu trois blessés pour effectuer un scanner et deux examens radiographiques.
Le directeur général de ce CHU, Mamady Sissoko a expliqué que l’établissement avait dégagé 4 lits au service des urgences et 5 autres en réanimation pour éventuellement accueillir des blessés. Il a aussi révélé que des équipes chirurgicales avaient été consignées pour intervenir en cas de besoin. Fort heureusement, on n’en est pas arrivé là.
B. DOUMBIA

source : Essor