Dans le schéma du CNSP: la relecture des contrats miniers, la révision de la répartition des parts dans les permis d’exploration petroliers et gazier, la révision du partenariat économique et la fin des marchés hyper-surfacturés au profit du colonisateur, la revalorisation des parts du Mali dans des sociétés, holding français installés ici au Mali.
Bref, les intérêts français sont fortement menacés par la junte militaire. Et c’était prévisible car les spécialistes des politiques Africaines du Quai Dorsey avaient vu dans le profil des 5 figures clés du CNSP, des possibles rapprochements avec la Russie ou la Chine où les 4 colonels avaient suivis la plupart de leurs formations d’officiers. En tête, le cerveau du 18 août, Colonel Sadio Camara, le Vice-président Colonel Assimi Goita, le Ministre de la sécurité Colonel Modibo Koné, et le Colonel Malick Diaw. Dès le lendemain du 18 août, les réunions secrètes du CNSP sont suivis de près par la France.
Pour anticiper sur l’élan nationaliste des jeunes officiers supérieurs de Kati, l’union européenne a saisi la France qui a enjoint ses valets de la CEDEAO pour demander l’écartement des 4 colonels du cercle de décision au sommet de l’état : d’où l’exigence d’une transition civile par la France mais portée par la CEDEAO. L’embargo commanditée par la France et mis en œuvre par la CEDEAO est une pression avec le gel des avoirs du Mali à la BCEAO, mettant notre pays dans l’incertitude financière. Aucune autre alternative n’étant disponible, la junte pousse d’un pas, relis la charte et biffe des pouvoirs du vice-président militaire comme le souhaite la France. Assimi Goita ne devrait pas selon la France dans les questions internationales et dans les dossiers des intérêts français. Il devrait s’occuper uniquement de la guerre taillée sur mesure dont la Francetient les ficelles et à toutes les cartes.
Cependant, le CNSP trompe l’apparence et garde ses serres sur l’organe de décisionnel au grand dame de la France qui exige ce mois la dissolution du CNSP. En un mot la France veut avoir les mains libres avec deux civils : le Président de la Transition et le Premier Ministre, un bon élève de l’occident. Mais rien n’est fait. Les jeunes officiers ont les oreilles dûres. Il faut donc leur donner la leçon histoire: Farabougou.
Sachant les dessous de cette attaque terroriste française, le CNSP agit avec les forces armées maliennes pour dénouer la crise. Le président de la Transition, le Premier Ministre et le Ministre de la défense rechignent à demander l’appui à Barkhane et à la Minusma qui ont pourtant les moyens logistiques capables d’en finir avec la prise d’otage en 5 minutes. Sinon comme en 2012 avec Dioncounda Traoré, la France demanderait le paiement de la facture. Le CNSP ne veut rien promettre et veut réussir dans davantage enfoncer le Mali. Entre temps, la situation d’agonie des populations s’aggrave et le monde entier observe de voir à quel point les nouvelles autorités seront prêts au sacrifice. Le peuple malien est moralement chanté et déchante sans comprendre.
En attendant l’ouverture des négociations secrètes avec la métropole qui maintient ainsi la pression sécuritaire, le Ministre de la défense et des anciens combattants est sur le terrain dans la région de Mopti sur le théâtre des opérations depuis Dimanche. Nous apprenons, qu’il est allé échanger directement avec ses hommes et participe à l’élaboration des stratégies de renforcement de la sécurité dans ce secteur devenu sinistre par les attaques terroristes récurrentes.
Ce qui est sûr, la France n’a rien a perdre du chaos actuel à Farabougou, pire, elle est l’instigateur. Les négociations entamés par les notabilités de Diabaly, Dogofry et Macina avec les forces d’occupation TERRORISTEs afin de dénouer la prise d’otage sont butées à l’accord du chef des terroristes qui seraient basé dans un pays occidental. En clair, il faut l’accord de la France pour lever le véto et cet accord est conditionné aux promesses de la junte militaire.
VOICI QUELQUES INTÉRÊTS IMMÉDIATS DE LA FRANCE AU MALI : GROUPE BOLLORE, CANAL PLUS, RAZEL, CFAO, BCEAO, ORANGE, TOTAL etc…,
SOCIÉTÉ FRANÇAISE (AREVA-TOTAL) CONVOITENT LES RESSOURCES MINIÈRES ET PETROLIERES : Voici quelques recherches de Sambou Sissoko, consultant :
Selon les données de la Direction Nationale de la Géologie et des Mines DNGM, le Mali compte six (6) bassins pétroliers qui couvrent plus de 80% du territoire. Cinq régions sur huit sont censées contenir des hydrocarbures : (8ème, 7ème , 6ème , 2ème et 1ère régions):
– Taoudéni
– Lullumaden
– Tamesna
– Fossé de Gao
– Fossé de Nara
– Triangle: Diéma-Bafoulabé-Yelimané.
En plus des hydrocarbures, nous avons:
1-Pierres et métaux précieux:
Or: 1ère, 2ème, 3ème, 6ème, 8ème régions
Diamant: 1ère et 3ème régions
☆ Uranium: 1ère et 8ème régions
☆ Terres rares en 8ème région (Qui contiennent 17 métaux spéciaux utilisés dans les nouvelles technologies. La chine détient 97% des exportations mondiales de terres rares d’où l’intérêt stratégique de ces métaux).
2-Métaux lourds:
☆ Fer
☆ Bauxite
☆ Manganèse
3-Matériaux de construction:
☆ Gisement du Nord:
• GOUNDAM (calcaire):
– Gisement de Bad-El Héri=9,37 millions de tonnes.
– Gisement de Macorè = 8,24 million de tonnes
• HOMBORI (calcaire):
– Gisement de Dimamou= plus 40 millions de tonnes.
☆ Gypse = 35 millions de tonnes à Tessalit.
☆ Gisements de l’ouest:
– Gisement de Gangotéri : 8 millions de tonnes
– Gisement Astro : 30 millions de tonnes.
– Gisement de Sélekegny: 10.6 Millions de tonnes de marbre (blanc, jaune, noir).
– Gisement au sud de Sélekegny : Madibaya et Gangantan.
☆ Gisement à l’Est et au Sud-Est de Nioro du sahel (Siracoro, Trougoumbé, Néma).
Cette présentation des potentialités du sous-sol malien n’est qu’approximative quand on sait qu’à la date de septembre 2007, le Mali Compte 133 feuilles topographique au 1/200000 sur lesquelles seules 25 (18.8%) ont fait l’objet d’une cartographie géologique.
C’est dire que le sous-sol malien est à peine connu.
Cette guerre économique imposée et financée par les puissances d’argent ne visent que les ressources minières dont regorgent le sous-sol malien.
Au regard de tous ces enjeux, la guerre de libération du territoire malien sera longue et coûteuse en vie humaine sauf si nos jeunes officiers supérieurs, capitailaient ou négociaient intelligemment. Quand au peuple malien, nous devons résister, nous devons consentir des sacrifices.
Seydou Oumar Traoré, journaliste analyste