Modibo Keita, Premier ministre du Mali. L’aventure a commencé le 08 janvier 2015 ; il a pris fonction le 09 janvier 2017. En fonction depuis le 9 janvier 2015, il avait dit devant Dieu et les hommes qu’il venait pour 12 voire 14 mois. Modibo Keita que votre canard appelle Van Djan du Meguetan a fait 2 ans 3 mois et 1 jour en tant que Premier ministre. Il ne voulait pas partir, mais finalement la grogne sociale a eu raison de lui, les grèves illimitées des syndicats de la santé et de l’éducation sont passées par là.
C’est ainsi que le mercredi 05 avril 2017, Van Djan a déposé sa lettre de démission en marge du Conseil des ministres. Certains disent le mardi 04 avril 2017 parce que le ministre Hamadoun Konaté venait de faire un bilan alarmant de la grève des syndicats de la santé au président de la République. Puis, il y a eu une synthèse de Marie Madeleine Togo. C’est en ce moment que le président de la République n’a plus jugé nécessaires les explications de son Premier ministre. Qui, pour sauver la face, a initié des rencontres avec les syndicats de la santé. Malheur pour lui, les syndicats de l’enseignement supérieur sont rentrés dans la danse avec une illimitée et une marche pour les enseignants du secondaire et primaire.
Van Djan démissionne, mais ne dit rien à personne. Le président de la République, en marge de la visite des ministres français et allemand, fait un entretien d’une heure de temps avec lui à Koulouba, le jeudi 06 avril, dans la nuit. Le lendemain vendredi 07 avril, le Premier ministre va au travail. C’est dans cette journée que le remaniement ministériel se précise de plus en plus. Le Premier ministre sortant, Modibo Keïta, réunit ses collaborateurs pour leur faire l’annonce de son départ imminent. Dans l’entourage du président de la République, bon nombre de nos interlocuteurs ne cachaient plus l’évidence de la démission du PM Modibo Keïta. Ces mêmes interlocuteurs citaient le nom d’Abdoulaye Idrissa Maïga, précédemment ministre de la Défense, comme prochain Premier ministre.
Abdoulaye Idrissa Maïga était dans la soirée du vendredi 07 avril en tête-à-tête avec le président de la République, pour évoquer les modalités de la constitution du prochain gouvernement, le nombre de ministres, la parité, les profils et les consultations nécessaires à mener. Le samedi 08 avril, Abdoulaye Idrissa Maïga est nommé Premier ministre. Son décret de nomination est contesté sur les réseaux sociaux ; certains disaient que le Mali a deux Premiers ministres parce que le décret nommant le héron de Temera n’a pas abrogé celui de Van Djan, là-dessus, voici les explications du juriste Abdoulaye Garba Tapo.
«Ce décret se suffit à lui seul. Il n’est pas obligatoire de mettre autre chose. Nous les juristes appelons cela abrogation tacite. Vous êtes d’accord qu’il ne peut y avoir qu’un seul PM. En désignant AIM, on en déduit automatiquement que Modibo Keita cesse de l’être. Il y a en réalité 2 types d’abrogations, expresse lorsqu’on met la formule qui fait allusion à l’abrogation de toute disposition antérieure, etc. Et l’abrogation tacite qui laisse place à la déduction automatique en partant de cette évidence qu’il ne peut pas y avoir en même temps deux PM et qu’en désignant un nouveau cela veut dire que l’autre ne l’est plus».
Au même moment, c’était la joie chez les tisserands : «primature : enfin un bail pour un des nôtres. L’information, c’est la nomination du camarade Abdoulaye Idrissa Maïga à la tête du Gouvernement», pouvait-on lire sur la page Facebook du RPM. Le dimanche 09 avril, le nouveau Premier ministre effectue une visite de courtoisie. Le héron de Temera commence par sa famille politique, le RPM, la majorité présidentielle, puis Abdoulaye Idrissa Maïga échange avec l’opposition. Après sa rencontre avec l’opposition, il déclare : «Je n’ai rien à dire à la presse pour le moment, parce que je n’ai pas encore pris fonction».
Le lundi 10 avril, son premier acte a été d’accompagner le président de la République à l’aéroport ; IBK se rend à Abidjan pour le sommet de l’UEMOA. Certains en ont déduit que le gouvernement n’est attendu ni aujourd’hui ni demain. Alors que le voyage du président de la République était un aller-retour, le même jour. En tout cas, il y a eu des tractations et des spéculations sur la formation du gouvernement.
Avec des blocages, on parlait du retrait de Me Mountaga Tall au profit de Tiéman Hubert Coulibaly à la communication. L’équation du retrait de Nina Walett Intallou pour sa sœur Oumou Sall Seck, ou encore l’entrée de Me Kassoum Tapo à l’Administration territoriale. Mohamed Ag Erlaf a été annoncé à la Défense comme remplaçant d’Abdoulaye Idrissa Maïga. C’est pourquoi l’Amenokal de Kidal Mohamed Ag Intalla et son frère Alghabass ont été consultés, tout comme d’autres chefs de communautés présentes en ce moment à Bamako. Tout cela dans l’éventualité d’un gouvernement d’union nationale. Ce que Nancouna Keita trouve anticonstitutionnel.
L’Adema-Pasj est certain d’avoir 5 postes dont une Dame (Mme Katilé). Le Rpm se contentera d’au maximum 8 portefeuilles. Karim discutait de cela avec Yaya Sangaré au téléphone. Abdoulaye Idrissa Maïga débute mal. Il a rencontré le RPM (à moitié) à part, puis la majorité présidentielle d’un côté, avant d’échanger avec l’opposition. On voit qu’il se fait accompagner par ses camarades du RPM dans les visites de courtoisie. Dans tout cela, on ne voit pas encore le président du RPM. Treta est-il fâché ?
Comment terminer sans faire un petit clin d’œil à Van Djan du Meguetan. On voudrait lui transmettre nos remerciements pour le service rendu au pays pendant son séjour à la Primature. Pour lui dire que tout ce que vous pouvez faire dans la vie, c’est d’être vous-même. Certains vous aimeront pour qui vous êtes. La plupart vous aimeront pour les services que vous leur rendrez. D’autres ne vous aimeront pas. Les gens ne remarquent jamais ce que l’on fait pour eux. Par contre, ce que l’on ne fait pas ne leur échappe jamais. Ainsi va la vie !!!
Kassim TRAORE
Source: Le Reporter