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Prévention de l’extrémisme violent: les journalistes en rempart

L’ONG AFAD (Association de formation et d’appui au développement) a organisé, hier lundi 18 novembre, une journée d’échanges avec les journalistes sur la radicalisation et l’extrémisme violent. Cette journée d’échange s’inscrit dans le cadre de l’exécution du Projet d’appui à l’amélioration de la gouvernance et de la participation citoyenne dans les communes I, II et III, financé par l’Ambassade du Danemark dans notre pays. C’était à la Maison du partenariat Angers-Bamako sous les directives du directeur exécutif de l’ONG AFAD, Ahmed Sékou DIALLO.

 

L’objectif de cette journée d’échanges était de renforcer les capacités des journalistes afin qu’ils puissent mieux contribuer à la prévention et à la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent. À travers des discussions riches, les participants ont amélioré leurs connaissances sur le phénomène de la radicalisation et de l’extrémisme violent. À travers cette initiative, la vision de l’ONG AFAD est d’améliorer la qualité des articles de presse produits sur la radicalisation et l’extrémisme violent et de disposer des ressources humaines capables de contribuer efficacement à l’animation des cadres d’échanges sur le phénomène.
Après avoir campé le décor de la journée, l’animateur principal, Hamed Sékou DIALLO, a ouvert les débats avec des discussions sur les causes de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Après plusieurs causes citées par les participants, M. DIALLO a résumé en notant que ce phénomène peut avoir des causes sociales, économiques et politiques. Par causes sociales, il fait allusion à l’accumulation de frustrations, de mauvais traitements et de sévices qui développent chez l’individu un sentiment de discrimination et d’exclusion.
Quant aux causes économiques, M. DIALLO évoque le problème d’emploi, les difficultés pour des catégories sociales vulnérables de se maintenir dans un système terriblement concurrentiel. Une situation qui peut conduire certaines personnes vers des solutions faciles comme le brigandage.
En ce qui concerne les causes politiques, Ahmed Sékou DIALLO a mis l’accent sur la mauvaise gouvernance que les rebelles mettent en avant pour avoir la sympathie des populations.
Abordant les indicateurs de basculement dans la radicalisation et l’extrémisme violent, le conférencier a mis l’accent sur certains signes qui ont trait à la fois à la personnalité de l’individu, au milieu dans lequel il vit, son rapport avec la société et la place qu’il occupe, entre autres. Il est à noter que les indicateurs de basculement peuvent se manifester par la rupture, c’est-à-dire le changement d’apparence ; l’engagement de l’individu dans des pratiques religieuses hyper ritualisées…
Parlant de la prévention, tous les participants ont été unanimes à dire qu’il faut d’abord s’attaquer aux causes du mal. Ce, avec des réponses multidimensionnelles qui tiennent compte du niveau local, national, régional et international.
Il faut souligner que les actions de prévention tournent autour du renforcement des capacités sur le phénomène, la formation sur les causes et conséquences, la mise en œuvre de certaines actions pour un changement de comportement, l’instauration d’un dialogue au sein de la communauté religieuse, l’implication des médias dans la dynamique pour la diffusion de messages allant dans le sens de la non-violence et la conscientisation des populations.
« Faire la promotion de la transparence dans la gestion de la chose publique, promotion d’une surveillance de proximité, développement de la capacité nationale de renseignement et de partage d’information entre les pays de la sous-région et des partenaires, l’amélioration du cadre juridique et règlementaire, développement des politiques et support de communication pour véhiculer les messages de paix, de pardon et de réconciliation, lutte contre la pauvreté et le sous-développement », sont quelques mesures énumérées par le conférencier en vue de prévenir et de lutter contre l’extrémisme violent.
Un accent particulier a été mis sur le rôle que peut jouer les journalistes dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent. Il s’agit pour les hommes de médias de s’informer et de se former sur le phénomène, d’informer, de sensibiliser les populations sur le phénomène et ses conséquences.
Comme stratégies à adopter afin de jouer pleinement ce rôle, le journaliste doit participer à des rencontres d’information sur le phénomène, utiliser les réseaux sociaux. Aussi, les hommes de médias doivent animer des causeries débats, organiser des émissions radio, produire des articles de presse sur le phénomène et participer à des débats publics.

PAR MODIBO KONE

Source : Info Matin

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