Tout enfant né avant 8 mois et demi est considéré comme prématuré. Au Mali, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 89 200 bébés en moyenne naissent prématurés. En l’absence de soins adéquats, beaucoup de ces nourrissons décèdent faisant ainsi de la prématurité la principale cause de décès des enfants de moins de cinq ans.
Le Mali a commémoré, hier mardi, la Journée mondiale de la prématurée à l’hôtel de l’Amitié de Bamako. La cérémonie était présidée par le Directeur général adjoint de la santé, le Dr Abdoulaye GUINDO en présence du Directeur par intérim de Save the Children, Benoit DELSATE et de la représentante de l’USAID au Mali, Faditama OUATTARA.
Placée sous le thème : « Né trop tôt : Fournir les bons soins, au bon moment, au bon endroit », la journée est un espace de plaidoyer pour plus d’investissements en faveur de la prématurité devenue une question de santé publique au Mali, car elle est actuellement la première cause de décès des enfants de moins de cinq ans.
S’exprimant à cette occasion, la représentante de l’USAID a rappelé que depuis des années, le gouvernement américain soutient le Mali en investissant des millions de dollars américains pour catalyser le changement de comportement individuel et social, améliorer l’accès et la qualité des services sanitaires, et renforcer le système de santé.
Ainsi, à travers le monde, l’USAID est en train d’intensifier des efforts pour développer et tester des approches simples et peu coûteuses et des innovations pour sauver les bébés nés trop tôt. Au Mali, à l’instar d’autres pays, l’USAID soutient les soins mères kangourou et aussi assure la capacité des centres de référence à gérer les complications néonatales.
De son côté, le directeur par intérim de Save the Children, Benoit DELSATE, a rapporté que, selon le rapport 2016 de l’OMS, 89 200 bébés sont nés prématurés, soit en moyenne 10 bébés prématurés chaque heure.
« Les complications liées aux naissances prématurées sont une cause importante de morbidité et d’invalidité permanente chez les bébés survivants », a déclaré M. DELSATE.
Selon lui, la lutte contre la prématurité oblige chaque acteur d’apporter des réponses techniques, mais aussi des réponses de long terme. Certaines d’entre elles, poursuit-il, ont trait aux pratiques qui régulent la société malienne. Mais ces pratiques sont amenées à évoluer et peuvent changer, a indiqué le Directeur de Save The Children.
Quant au Directeur général de la santé, le Dr Abdoulaye GUINDO, il soutient que chaque année des suites de complications de milliers de bébés perdent la vie. Et, les décès des nouveau-nés représentent une proportion croissante de la mortalité des moins de cinq ans, passant de 37 % en 1990 à 45 % en 2015.
Cependant, plus de 75% des décès de bébés prématurés peuvent être évités en l’absence de technologie moderne à travers des méthodes comme les soins Mère Kangourou (SMK), a indiqué le Dr GUINDO. Malgré les connaissances actuelles sur les causes et les preuves disponibles sur les interventions qui pourraient aider à réduire les facteurs de risque, très peu d’investissements ont été axés sur la prévention et la prise en charge de la naissance prématurée.
En outre, la cérémonie a été marquée par la remise d’attestation de reconnaissance à certaines structures pour leur engagement en faveur de la prématurité, mais également de la signature de la déclaration sur l’engagement.
Par Sikou BAH
Source : Info Matin