Des dispositions requises et utiles ont été prises pour circonscrire les risques de contamination de notre pays. Des cordons sanitaires ont été installés aux frontières terrestres et un dispositif de contrôle au niveau des aéroports
« L’épidémie est inexorable ». Ces propos d’un chef d’État attestent de la gravité de la pandémie du Coronavirus qui fait souffler un vent de panique dans le monde. Tous les continents ou presque sont touchés par la maladie à Coronavirus (Covid-19). Les statistiques font froid dans le dos. Dans le monde, 88 pays sont touchés par le fléau avec plus de 95 270 cas et 3280 décès. Ces chiffres évoluent exponentiellement du fait de la fulgurance de la transmission du virus.
Le tableau épidémiologique du Coronavirus interpelle la conscience collective et rappelle l’urgence pour les pays de s’inscrire dans une lutte globale, à travers des mesures de prévention et de prise en charge des cas.
Notre pays, qui n’a enregistré aucun cas, en tout cas jusque-là et touchons du bois pour qu’il en soit toujours ainsi, a pris les dispositions nécessaires pour se préserver du Coronavirus. Il développe une stratégie qui s’articule sur quatre axes. À cet effet, une cellule de coordination nationale et un comité de crise ont été mis sur place. Ces organes servent de point de contact et d’information et se font le devoir de communiquer, à toutes les occasions, sur l’actualité de la maladie à l’échelle mondiale et la surveillance épidémiologique au plan national. Ils veilleront aussi à ce que les éventuels cas suspects soient mis immédiatement en quarantaine, c’est-à-dire deux semaines d’observation.
Il est aussi utile de préciser que des cordons sanitaires ont été érigés au niveau de l’Aéroport international président Modibo Keïta et de certaines portes d’entrée terrestres du pays pour circonscrire les risques de contamination de notre pays par le Coronavirus.
Un autre axe d’intervention demeure la collaboration entre les responsables des institutions en charge de la gestion des questions liées à la santé, l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) et les responsables des institutions nationales de gestion de l’épidémie pour les échanges d’informations entre pays et avec les Africains.
Le secrétaire général du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Mama Coumaré, a expliqué que la lutte contre la maladie à Coronavirus intègre une vision globale aussi.
Il a ainsi noté que dans le souci d’harmonisation des approches et stratégies de prévention et de réponse à l’épidémie, notre pays s’inscrit dans le concept novateur, une seule santé, et de coopération intersectorielle concertée avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), CDC Afrique et les pays de la CEDEAO. Il a précisé que cette coordination repose sur la préparation au niveau sous-régional et international d’actions coordonnées en matière de lutte contre le Covid-19 et le partage d’informations sur l’épidémie avec l’OMS-pays, l’OOAS, et le CDC-Afrique sur l’état de préparation du pays.
GROS EFFORTS-La bataille contre le Coronavirus ne peut se gagner sans la communication. Notre interlocuteur en est tellement convaincu qu’il a établi un contact régulier avec la presse. Des messages de sensibilisation et d’information sont diffusés à travers radios, télévisions et journaux voire sur les supports publicitaires. Des points et communiqués de presse, des interventions de spécialistes de la question sur les antennes des télévisions et l’édition de bulletins d’informations sur le Covid-19, sont aussi des activités déroulées.
Dans notre pays, la vigilance reste de mise à travers la surveillance épidémiologique au niveau des aéroports de Bamako, Kayes et Mopti qui ont été identifiés comme des points d’entrée potentiels à risque élevé. Des équipes de contrôles y ont été mises en place et dotées en intrants (gel, gants, cache-nez et thermo flash).
En outre, un site d’isolement a été identifié et équipé au niveau de l’Aéroport international Président Modibo Keïta et une ambulance médicalisée a été aussi pré positionnée. Des équipes de supervision passent régulièrement s’enquérir de la situation. Des cordons sanitaires ont été réactivées au niveau de certaines frontières notamment; avec la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Sénégal, la Guinée-Conakry et la Mauritanie. Le Mali déploie de gros efforts de prévention, mais se prépare aussi à y faire face au besoin. Ainsi, 22 salles ont été identifiées dans les sites de prise en charge, notamment dans les hôpitaux du Point G, Gabriel Touré, Kati et à l’Hôpital du Mali ainsi que dans les Centres de santé de référence de Bamako.
Un site de prise en charge a été réhabilité, grâce à l’appui de la représentation de la Chine dans notre pays.
Il ressort des explications de spécialistes et de responsables du département de la Santé et des Affaires sociales que le traitement du Coronavirus exige des conditions de soins intensifs avec des respirateurs, des sources d’oxygénation, des masques et des moniteurs multi paramètres.
Le diagnostic du Coronavirus n’est plus un casse-tête pour notre pays qui dispose aujourd’hui de laboratoires capables de détecter ce virus et un laboratoire mobile existe. Celui-ci peut être déployé dans toutes les régions au besoin. Sous l’impulsion des premiers responsables du département de la Santé et des Affaires sociales, un inventaire des intrants a été réalisé. Nous disposons d’un stock de 600.000 masques (cache-nez) pour un besoin de 5.400.000. Le stock d’équipement individuel de protection est de 30.800 pour un besoin de 2.000.000. Il est aussi rapporté dans un document que les stocks en gel hydro alcoolique, gants et eau de Javel thermo flash, extracteur d’oxygène, respirateur ; kits de prélèvement sont largement inférieurs aux besoins.
Mais, des efforts sont en train d’être faits pour acquérir des caméras thermiques adaptées. Des mesures de prévention à la portée de tous sont la promotion de l’hygiène individuelle et collective par le lavage des mains au savon et l’application des gels hydro alcooliques, l’assainissement de notre cadre de vie. Il est aussi conseillé d’éviter tout contact avec une personne présentant des symptômes de type grippal, de cuire suffisamment la viande, le poisson et les œufs avant consommation, d’éviter les poignées de main et de surseoir aux regroupements humains importants et aux voyages non nécessaires dans les localités affectées par la pandémie de Coronavirus.
Un numéro vert (31061) aussi est mis à la disposition des usagers pour s’informer sur tout ce qui est relatif au Coronavirus et dénoncé des cas suspects. Au-delà, les usagers peuvent s’enquérir des informations utiles sur d’autres maladies ou alerter sur des pratiques peu catholiques.
Dr Mama Coumaré, a précisé qu’un plan d’actions de prévention et de lutte contre le Coronavirus a été élaboré et validé. À ses dires, la formation des ressources humaines sur la prise en charge d’éventuels cas de Covid-19 est partie intégrante de ce plan.
En clair, toutes les dispositions sont prises pour que le Coronavirus ne franchisse nos frontières. Et les cordons sanitaires s’y emploient à circonscrire les risques de contamination. Arrivé il y a moins d’une semaine de la Côte d’Ivoire, Daouda, un quinquagénaire, se souvient encore de la rigueur du contrôle médical auquel il a été soumis au niveau du cordon sanitaire de Zégoua. « Des agents nous ont inspectés les oreilles et les yeux à l’aide d’un appareil. Ils ont pris notre température avant de nous obliger à observer le lavage des mains au savon », raconte l’immigré de retour au bercail.
Rappelons que le Coronavirus sévit aussi en Afrique avec plus d’une vingtaine de cas confirmés. L’Afrique du Sud est le dernier pays du continent à être touché après l’Égypte, l’Algérie, le Nigeria, le Maroc, la Tunisie et le Sénégal.
Mohamed D.
DIAWARA
Source: Journal l’Essor-Mali