La Voix de l’Amérique a organisé la semaine dernière une formation à l’intention de ses radios partenaires et des femmes journalistes de certaines radios de Bamako

La VOA (Voix de l’Amérique) veut contribuer à la formation des femmes et hommes des médias maliens pour leur permettre de mieux jouer leur rôle dans la société. C’est dans cet esprit qu’elle a organisé du 11 au 15 octobre un séminaire de formation à l’hôtel Salam. Placée sous la présidence de Joan Mover, directrice de développement et de formation des médias internationaux, la formation était destinée à près d’une trentaine de participants, dont des représentants des radios partenaires de la VOA dans notre pays. Six femmes journalistes des radios de Bamako ont également participé à la formation qui était assurée par Scott Bob, ancien correspondant de la VOA et chef de bureau en Afrique, et Khali Guèye, consultant média international.
Les participants ont approfondi leurs connaissances dans des genres journalistiques comme le reportage, l’interview et l’investigation. Ils ont discuté avec les formateurs des techniques de prise de son, de montage et l’utilisation des réseaux sociaux et du téléphone, lors des reportages ou pour l’envoi de leurs éléments. Ils ont pris connaissance de la Charte de la VOA qui a été adoptée en 1976.
Pour mettre la théorie en pratique, les participants ont effectué des reportages sur des sujets d’actualité, notamment sur les femmes souffrant de fistule et l’inscription dans les écoles. Des prix ont été décernés à Soussaba Kanouté (Kayira), Oumou Dembélé (Klédu) et Balkissa Haïdara (Chaîne 2) pour la qualité de leurs reportages.
En marge du séminaire, le nouvel ambassadeur des États-Unis a tenu sa première conférence de presse. Paul Folmsbee a profité du point de presse pour recueillir l’avis des participants sur cette formation. « Nous avons compris qu’il faut prendre certaines dispositions dans les zones de conflit, notamment la vérification de l’information avant sa diffusion. Nous avons appris les techniques d’interview, fait des exercices pratiques avec les deux formateurs », a souligné Issa Bathily de la Radio rurale de Kayes.
Les participants ont salué cette initiative de la VOA qui leur a permis de partager leurs expériences avec leurs collègues des régions de Tombouctou et de Gao sur la couverture des événements dans les zones de conflits.
Paul Folmsbee a édifié les journalistes sur les priorités du gouvernement américain au Mali : le processus de paix et la réconciliation nationale ; la sécurité et le développement (sécurité alimentaire, santé, éducation et croissance économique).
Cette année, lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le président des États-Unis, Barack Obama, a mis en exergue le rôle des journalistes dans un État démocratique, a-t-il rappelé. « Les journalistes nous donnent à tous, en tant que citoyens, la chance de connaître la vérité sur nos pays, sur nous-mêmes, sur nos gouvernements. Cela nous rend meilleurs. Cela nous rend plus forts. Cela donne voix aux sans-voix, expose l’injustice et tient des leaders, comme moi, responsables », avait indiqué le président Obama à cette occasion.
Paul Folmsbee a souligné l’importance de la presse dans le développement. « En tant qu’ambassadeur des États-Unis au Mali, je peux aussi parler du rôle important que vous jouez dans ce pays. Non seulement vous pouvez raconter les histoires de vos communautés, dévoilant les injustices et les défis, mais vous pouvez aussi célébrer la culture et les réussites de vos communautés à travers vos articles, vos émissions, et dans cette ère moderne, même avec vos mises à jour sur Twiter et Facebook », a estimé Paul Folmsbee.
En septembre dernier, l’ambassade américaine a signé une convention avec le Centre international pour les journalistes pour créer un nouvel échange de programmes qui permettra à quatre journalistes maliens d’effectuer un stage dans des organes de presse américains, a-t-il révélé.
La Voix de l’Amérique qui émet sur 102 FM, veut renforcer son audience dans notre pays. Elle a ouvert un bureau à Bamako cette année et entretient des relations de partenariat avec des radios FM qui diffusent régulièrement ses programmes en français, anglais et bambara à Bamako, Gao et Tombouctou. Elle mettra bientôt des émissions culturelles en sonrhaï et tamasheq à la disposition de certaines radios de Tombouctou et de Gao.
B. M. SISSOKO

source : Essor