La présidentielle approchant, tous les coups sont permis dans un marigot politique malien infesté de dinosaures sans foi ni loi. Alors que la transition sonne à l’oreille du Malien lambda telle la fin d’une ère, l’ancien premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga lui, se retrousse les manches espérant berner un peuple qui l’a vomi à jamais pour des raisons que tout le monde connaît.
Connu pour ses coups bas à répétition, SBM aurait dû se pencher sur le message à son encontre lancé par le très célèbre chérif de Nioro. Ainsi Bouyé Haïdara mettait en garde les jeunes du CNSP à se méfier du fauve, instable dans ses relations à qui il reproche mordicus, l’ignoble volonté d’instituer l’éducation sexuelle dans le programme scolaire malien et la promotion de l’homosexualité par ricochet dans la société malienne. En cette forfaiture qui allait être un coup dur pour la nation, SBM allait juste faire plaisir à ce monde de pervers. Élément déclencheur du 05 Avril qui poussera le hérisson à se faire virer comme un malpropre.
Alors qu’il claironnait son incapacité à gérer la crise scolaire, équiper les forces armées, pacifier le climat politique par le dialogue et poursuivre la mise en œuvre de l’accord de paix, son successeur Boubou Cissé parviendra d’abord à obtenir l’accalmie : Il tient un dialogue national inclusif réussi, rouvre les sessions du comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord, redynamise le processus de DDR et dote l’Armée malienne de cent blindés typhon. L’apaisement du climat social favorisera la réouverture du dialogue entre l’exécutif et le syndicat des enseignants, d’où la concession faite par le gouvernement Cissé de l’article 39. Le jeu en vaut la chandelle, avait donc compris Boubou.
Si tout avait été impossible, inconcevable et insupportable par l’Etat comme le jurait Soumeylou, les Maliens auraient aujourd’hui fait de lui le héros. Mais à voir dans le rétroviseur, SBM n’aura été qu’une erreur de l’histoire au haut sommet de l’appareil d’Etat. L’évolution de la situation nationale confortera l’Imam Mahmoud Dicko qui finira par convaincre les Maliens sur le caractère d’un homme qui se croit spécialiste de tout, mais incapable de prendre des grandes décisions, limité à menacer et intimider au lieu de servir.
Tourné vers les officiers de Kati qu’il tente vainement de séduire depuis août 2020, SBM se cherche une couverture. Le discours de Bah N’Daw annonçant la fin de l’impunité n’est pas pour apaiser son sommeil. Il se sait déjà fiché dans l’affaire de l’avion présidentiel et des équipements militaires et se bat bec et oncle pour échapper à la justice. Ses tentatives de rencontrer le Président de la transition à son domicile restèrent vaines. Oh la phobie de justice quand tu nous tiens !
Sa dernière victime aura été Boubou Cissé qu’il jeta en pâture. Une façon pour celui qui se voit déjà Président, d’éliminer un adversaire lui semblant coriace. Disons que SBM qui a eu vent des tractations au sein de la classe politique en vue de désigner Boubou Cissé comme candidat des partis comme l’Adema, le rpm ou l’urd, il fallait en finir avec lui vaille que vaille. La suite est connue.
Mohamed Camara
Source : Le Rayon