Soumaïla Cissé, l’ancien ministre des Finances qui affrontera dimanche le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta au second tour de la présidentielle au Mali, s’est dit vendredi « convaincu de pouvoir renverser la tendance ».
Interrogé sur RFI, il a accusé une nouvelle fois le régime de « fraude massive »: « Je ne m’inquiète pas pour ces points de retard, parce que je sais que ce sont des points de fraude », a-t-il affirmé. « C’est pour cela que je pense honnêtement qu’avec une mobilisation, une responsabilisation de tous les acteurs, tous ceux qui ont été victimes de cette fraude, nous pouvons renverser la tendance ».
« Quand vous avez des centres où il y a 9.898 votants pour le président, une voix pour moi et zéro pour tous les autres candidats, on doit s’interroger », a-t-il ajouté. « Quand le président fait des progressions de plus de 80% dans certains fiefs dans le Nord, on doit s’interroger ».
Pour sa part le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK »), qui à 73 ans brigue un second mandat, a déclaré, lui aussi sur RFI, « qu’il ne faut jamais préempter une élection » mais a estimé que « nous pouvons y aller avec confiance et sérénité ».
Il a reconnu que dans certaines régions, notamment le Nord du pays, « tous les bureaux n’ont pas pu être ouverts » lors du premier tour, « mais ce n’est que trois pour cent des bureaux, faute d’accessibilité ou pour des raisons de sécurité. Tout est mis en œuvre pour réduire encore » ce nombre au second tour, a-t-il assuré.
Le gouvernement a reconnu entre les deux tours que « pour diverses raisons » près de 250.000 électeurs n’ont pas été en mesure de voter dans le Nord et le Centre du pays, où règne une insécurité chronique.
M. Cissé n’est pour l’instant pas parvenu à unifier les autres candidats du premier tour sur son nom. Les candidats arrivés aux 3e et 4e places, Aliou Diallo et Cheick Modibo Diarra (15% à eux deux) ont refusé de donner des consignes de vote.
RFI