Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro a déclaré dans un entretien à RFI et France 24 qu’il allait “réfléchir” à se présenter à la prochaine élection présidentielle programmée en 2020.
“Je pense que je vais y réfléchir”, “mais je n’imagine pas engager cette réflexion sans en parler d’abord et principalement avec le président (Alassane) Ouattara et ensuite (avec Henri Konan) Bédié”, répond M. Soro au journaliste qui lui demande s’il sera candidat, dans cet entretien de 18 minutes transmis à l’AFP vendredi et qui doit être diffusé dimanche pas ces deux médias.
On prête depuis longtemps des ambitions présidentielles à M. Soro, mais il ne les avait jamais confirmées jusqu’à présent.
Ex-chef de la rébellion qui a contrôlé la moitié nord de la Côte d’Ivoire pendant la décennie de crise politico-militaire des années 2000, ancien Premier ministre, Guillaume Soro est un des vice-présidents du Rassemblement des Républicains (RDR), la formation du président Ouattara.
Alassane Ouattara, âgé de 76 ans, a évoqué lundi sa succession au terme de son deuxième mandat en 2020, lors d’un discours pour la création du nouveau “parti unifié” du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Il a aussi invité Henri Konan Bédié, le président octogénaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), jusqu’ici son allié, à “transférer le pouvoir à une nouvelle génération”.
Dans l’entretien, M. Soro réaffirme entretenir une “relation excellente” avec le président Ouattara, “relation qui résiste aux intempéries d’entourages quelquefois excessifs”, alors que les deux hommes sont réputés en froid.
M. Soro n’était pas présent à l’assemblée générale constitutive du RHDP lundi, officiellement pour cause de mission au Canada. Il s’est placé en retrait de la scène politique ivoirienne depuis plusieurs mois, avec l’objectif de se donner une posture de rassembleur. De manière sibylline, il s’est dit favorable au RHDP, mais sans rompre avec le PDCI.
Toujours dans l’entretien, Guillaume Soro dit ne pas envisager de créer de nouveau parti pour se présenter à la présidentielle. “Ce n’est pas à l’ordre du jour”, répond-il. Pas plus qu’il n’envisage de briguer la tête du RHDP ou du PDCI. “Je ne veux mettre la main sur personne”, déclare M. Soro.