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Présidentielle en Côte d’Ivoire: enjeux et défis d’une élection sous tension

Les Ivoiriens sont appelés aux urnes ce samedi 31 octobre pour une présidentielle sous tension. Alassane Ouattara brigue un troisième mandat face à un candidat indépendant KKB, Kouadio Konan Bertin. Et l’opposition, qui conteste les conditions dans lesquelles se tient le scrutin, appelle à empêcher la tenue de cette élection.

La principale question de cette journée est celle de la participation. Quelque 7,5 millions d’inscrits sont appelés aux urnes ce samedi, mais la présence des Ivoiriens dans les bureaux de vote est incertaine.

L’opposition boycotte en effet le processus électoral depuis deux semaines et tient à empêcher la tenue de l’élection. Elle estime qu’Alassane Ouattara n’a pas le droit de s‘y présenter, et accuse la Commission électorale d’être inféodée au pouvoir.

Nombre d’électeurs s’abstiendront également par crainte des violences. Ces derniers mois ont en effet été marqué par des troubles politiques, parfois meurtriers. L’ONG Indigo, l’une des structures qui observe ce scrutin, a recensé près de 150 incidents ces dernières semaines.

Ce vendredi encore, Yamoussoukro, la capitale politique, était le théâtre de tensions. Des barricades y bloquaient certains axes. Des troubles étaient également signalés dans la ville de Bonoua à une soixantaine de kilomètres à l’est d’Abidjan.

Dans la capitale économique la psychose est palpable. Les rues d’Abidjan sont anormalement vides le soir. Beaucoup de gens ont quitté la ville pour se mettre au vert quelques jours. D’autres ont fait des stocks de produits de première nécessité dans les boutiques ou les supermarchés.

35 000 hommes déployés pour la sécurité

Le ministre de la Sécurité Vagondo Domandé a donné vendredi des détails sur l’évolution de l’opération « barrissement de l’éléphant » composée de 35 000 membres des forces de l’ordre et chargée d’assurer la sécurité de ce scrutin sous haute tension.

Le ministre de la Sécurité a assuré que les conditions de sécurité sont réunies pour permettre aux Ivoiriens d’aller voter et que toutes les dispositions ont été prises pour sécuriser le scrutin jusqu’à la fin du processus. Il a toutefois tenu à mettre en garde les fauteurs de troubles.

Ce qu’il reste à faire, c’est la gestion de la journée du samedi 31 octobre 2020. A ce niveau-là, toutes les dispositions ont été prises afin de permettre à chaque citoyen d’aller voter dans la paix et la tranquillité.

Le général Vagondo Diomandé a précisé que l’armée a contribué à l’acheminement du dispositif électoral. Car la mise en place de ce dispositif est une autre élément clé du scrutin.

Le dispositif électoral est-il en place ?

De l’aveu même de la Commission électorale indépendante, les actes de désobéissance civile des militants de l’opposition ont freiné la distribution des cartes d’électeurs, avec moins de la moitié des 7,5 millions citoyens inscrits sur les listes qui ont pu retirer leur précieux sésame.

Mais pour Emile Ebrottié, le porte-parole de la CEI, l’essentiel du matériel électoral, les urnes, isoloirs et bulletins entre autres, a pu être déployé sur le terrain malgré le mot d’ordre de l’opposition.

La Plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire fait le même constat, et ajoute que certaines CEI locales, comme à Yamoussoukro, ont été vandalisées. Des sites qui seront de nouveau opérationnels ce samedi matin, assure la Commission.

Mais l’opposition promet aussi d’empêcher la tenue du vote. Reste à savoir dans quelle proportion cela pourrait affecter le taux de participation. Or dans ce contexte, les chiffres de la participation revêtent une importance plus grande qu’en temps normal, puisqu’une grande part de la légitimité du vainqueur en dépendra.

RFI

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