Des barbouzes français seraient dans nos murs pour évaluer les chances de chaque candidat à l’élection présidentielle. C’est, du moins, ce que nous a appris une source, généralement, bien informée.
Evaluer les chances de chaque candidat à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain, en vue d’en faire un rapport pour l’Elysée. Telle serait, selon nos informations, l’objet de la présence d’espions français dans notre belle et sale capitale.
Contexte socio-politique tendu
La présence des « agents français » sur le sol malien intervient dans un contexte politique tendu. Le débat sur la candidature d’IBK, à sa propre succession, fait rage. Pour les uns, le président sortant ferait mieux de quitter le pouvoir par la grande porte, en se déclarant « non-partant » pour un second mandat. Faute d’un bilan digne de ce nom. Tandis que pour les autres, la candidature d’IBK s’impose comme une nécessité. Afin de lui permettre de mener à bon port son « programme d’urgence présidentiel ». Notamment, dans le domaine des infrastructures.
Ce débat fait suite au tollé, suscité par l’éditorial au vitriol de notre confrère, Vincent Hervouet de la Radio française Europe 1.
Dans cet édito, qui continue de faire des vagues au sein du parti au pouvoir, notre confrère indiquait que le Chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, aurait « conseillé » à IBK de ne pas se présenter à la présidentielle du 29 juillet prochain. Des propos jugés, par les « amis » d’IBK comme un « crime de lèse-souveraineté ».
Identifiés comme des gendarmes, ces prétendus espions auraient pour mission d’élaborer, au profit de l’Elysée, un rapport détaillé sur les chances des candidats à l’élection présidentielle.
Défilé de certains candidats à Paris
L’arrivée, à Bamako, de ces espions français – si elle s’avère fondée – a été précédée du défilé de plusieurs candidats potentiels à la présidentielle du 29 juillet prochain. Il s’agit, entre autres, de Moussa Mara, ex-Premier ministre d’IBK et candidat annoncé du parti « Yelema » (le changement en bambara) ; Soumaïla Cissé, candidat du parti URD (Union pour la République et la Démocratie) et challenger d’IBK à l’élection présidentielle de 2013 ; Aliou Boubacar Diallo, richissime homme d’affaires et président d’honneur du parti ADP-Maliba ; Tiébilé Dramé, leader du parti du « Bélier blanc » : Parena.
Non déclaré candidat à sa propre succession, IBK, aussi, était, récemment, sur les bords de la Seine. C’était, dit-on, à la faveur d’un « voyage privé ». Sans plus de détails.
Selon nos informations, chacun de ces candidats aurait, soit pris attache, directement, avec la présidence française ; soit, par le biais de leurs réseaux, comprenant des « proches » de l’Elysée.
La présence de ces barbouzes gaulois, pardon français, sur le sol malien a-t-il pour but de mesurer leur popularité réelle sur le terrain, en vue de permettre à l’Elysée de « choisir son homme » ?
Une certitude : à cinq petits mois de l’élection présidentielle, les candidats – annoncés ou déclarés – tentent de rabattre leurs cartes.
A en croire notre source, le rapport de ces « prétendus » agents de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) serait attendu, dans les jours à venir, sur le bureau du président Macron.
Oumar Babi
Le Canard Déchaîné