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Présidentielle de juillet: insulter IBK n’est pas un projet Présidentiel

Dans le cadre de cette campagne de restauration de la confiance, le Grand Timonier, Mao Zedong, a prononcé le 2 mai 1956 un discours qui restera célèbre dans les annales de la pensée socialiste. La conjoncture idéologique du Mali d’avril 2018, cheminant vers une présidentielle inédite dans les anales des présidentielles toutes époques confondues, permet d’emprunter une phrase de ce discours : « Que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent. »

Combien de candidats seront-ils dans le starting-block face au Président IBK qui tentera de renouveler son bail à Koulouba le 29 juillet prochain ? 10, 20, 30, 40… Bien pétri de la science infuse qui fera un pronostic correct. Entre l’ambition et la prétention, les intentions de se porter candidat à la présidentielle fusent de toutes parts. Des plus légitimes aux plus cocasses, des plus sérieuses aux plus divertissantes, des plus fantastiques aux plus fantaisistes.
Pour le Mali qu’ils prétendent tous aimer tant, ‘’que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent. ?’’ Peut-être !
Mais, pour paraphraser Euripide, quel fléau, cette multitude de candidatures orgueilleuses et souvent prétentieuses pour un pays qui a plus besoin d’unité que de dispersion ? Qu’est-ce qu’on ne prétextera pour le Mali ? Même une multitude de candidatures coûteuse pour la bourse de ce Mali ?
Blaise Pascal a dit : “La multitude qui ne se réduit pas à l’unité est confusion ; l’unité qui ne dépend pas de la multitude est tyrannie.”
Mais, au nom de la « démocratie », il faut faire avec, au nom de la reconnaissance du pluralisme, mais point à celui de l’impératif de la moralisation de vie publique à défaut du renouvellement de la vie publique.
Il urge pour ceux qui prétendent à cette ambition nationale d’avoir un peu d’égard et de respect pour les Maliens. Le droit inaliénable d’être éligible n’est pas sans imputabilité. Parce qu’il ne s’agit pas que de vouloir, la diriger une vieille nation, un peuple fier, un pays de dignité comme le nôtre est aussi et surtout une question de devoir.
Je veux l’alternance, je veux l’alternance ; Je veux être président, je veux être président, je veux remplacer IBK à Koulouba, je veux remplacer IBK à Koulouba… C’est bien. Mais qu’est-ce tu proposes au Mali ?
A trois mois de la présidentielle la pléiade des candidats déclarés ou embusqués se contente d’intention sans jamais l’articuler de projet. Rares sont les candidats potentiels à avoir présenté un semblant de projet de société.
Un projet présidentiel ou projet de société est une vision cohérente, d’ensemble ou partielle, de l’organisation et du fonctionnement de la société que l’on a l’intention de mettre en œuvre. Soutenu par des valeurs morales ou éthiques, un projet présidentiel ou un projet de société formule des principes et donne des orientations générales sous forme d’un programme politique. Il se veut un projet alternatif à un modèle de société dominant ou un projet de reconstruction après une crise telle que notre pays a connu à partir de 2012.

Même s’il sait que sa vision de la société n’est partagée que par une minorité des électeurs, le candidat espère par son action faire en sorte qu’à terme, le peuple se retrouve dans ce projet et qu’il soit partagé par le plus grand nombre. Lorsqu’il entre dans sa phase de réalisation, le projet de société se décline en programme de gouvernement et en plan d’action.
En cette mi-avril 2018, c’est le No man’s land. Tels des semeurs de vents, les uns ne parlent que d’eux, les autres ne font qu’invectiver, vilipender, souvent sans fondement, leur adversaire, le Président IBK, candidat à sa propre succession.
Or, il est clair qu’insulter ou critiquer IBK est loin d’un sérieux projet présidentiel, une potion magique pour guérir les maux dont souffre notre société et une solution imparable aux problèmes et défis qui se posent au Mali.

Par Bertin DAKOUO

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