Profitant de la tribune que lui offre la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire de la MINUSMA, le jeudi 12 avril dernier, le chef de la Division des Droits de l’Homme, M. Guillaume Nguefa, a tenu des propos très malveillants à l’encontre des louables actions de sécurisation de la région de Ménaka, menées par la Coalition MSA-GATIA. C’est ainsi qu’il a affirmé, sans que l’on ne sache sur quelle base, s’être entretenu « avec des représentants des communautés et des victimes des opérations anti-terroristes dans huit (8) localités… ».
De surprenantes déclarations qui ont poussé les responsables de la Coalition MSA-GATIA à se poser les questions pertinentes suivantes: à quelle date M. Guillaume Ngefa s’est-il rendu à Akabar, Akabar 2, Tabankort, etc. ? Avec qui a-t-il fait le déplacement ? A quel endroit a-t-il pu discuter avec les présumées victimes des opérations anti-terroristes ?
Pourtant, les combattants de la Coalition MSA-GATIA, très présents sur le terrain, y compris dans les villages ci-dessus cités, n’ont jamais eu connaissance d’une mission de Guillaume Ngefa dans ces localités. Ce qui pose la question à savoir où a-t-il pu réaliser le décompte des 95 personnes dont il rapporte l’exécution sommaire ?
Pour la coalition MSA-GATIA « un mensonge n’a jamais justifié un salaire, et n’a jamais été à l’origine du renouvellement de mandat d’une mission des Nations unies ». Aussi, elle soutient :« M. Ngefa qui semble bien maîtriser des langues comme la Tadaksahak, le Tamasheq, le Sonrhai, le Fulfuldé, fait montre d’une ignorance honteuse et grave des us et coutumes de sociétés où la femme bénéficie d’un statut privilégié ». C’est à se demander si les exactions sur les femmes dont il parle ne sont pas les dires de son interprète, ou le fruit d’une imagination débordante de fertilité ?
Par ailleurs, contrairement à ce qu’il a avancé aucune injonction de déplacement forcé n’a été donnée à des villages. Mieux, les leaders de la Coalition sont les seuls au Nord du Mali à avoir réussi parfaitement la reconquête de la cohésion sociale et l’installation de l’administration et même des Forces armées maliennes dans ces zones.
En plus, les informations données par M. Guillaume Nguefa sont tellement graves que certains se demandent s’il ne roule pas pour les terroristes ? Sinon, comment comprendre qu’il ait occulté, on ne sait, par quel tour de magie, les exactions commises par les terroristes. En voici quelques exemples concrets et illustratifs : la mise à feu du marché d’Infoukaretane avec exécutions sommaires de civils par des malfrats ; la mise à feu du marché d’Indelimane avec exécutions sommaires de civils par des bandits armés ; l’exécution de civils à Anderaboukane par les mêmes bandits ; la mise à sac du village d’Inwelane avec assassinats de vieilles personnes, dont des marabouts et la mise à feu de leur bibliothèque religieuse ; l’assassinat de civils dans la commune d’Anchawadj ; l’assassinat de civils à Tamalat ; l’assassinat de civils et la mise à feu du marché d’Aglal ; l’exécution sommaire de civils à Imenas et Samett ; l’exécution sommaire de civils à Oudeina pendant la prière matinale à la mosquée, etc. Bien évidemment, la liste n’est pas exhaustive, car d’autres exactions régulièrement commises par les malfrats sont difficiles à répertorier. Ce qui est étrange dans les témoignages dont parle M. Nguefa, aucune allusion ne semble être faite à ces exactions bien qu’elles soient connues de tous.
Signalons que la Coalition MSA-GATIA a réitéré sa disponibilité à accompagner et à sécuriser toute mission d’enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ces affaires.
Toutefois, elle demande à la MINUSMA de désigner des personnes neutres pour mener à bien ce travail. Aussi, elle a déclaré M. Guillaume Nguefa « persona non grata » à Ménaka « après ses allégations scandaleuses et honteuses qui sont de nature à altérer les relations jusqu’ici très bonnes avec les acteurs du processus dans les régions de Ménaka et de Gao ».
Par contre, la Coalition a rassuré quant à la poursuite de ses missions de sécurisation des personnes et de leurs biens « dans le strict respect de la loi malienne et du droit international ». Cela, comme elle l’a fait de par le passé en assurant un bon traitement aux malfrats mis hors d’état de nuire et en les mettant à la disposition des autorités compétentes.
Pourtant, ce que M. Guillaume Nguefa fait exprès d’ignorer ce sont les sorties de grands médias et de certaines ONG internationales commentant la neutralisation des terroristes qui sévissent dans la région de Ménaka et ses environs. Le jeu est compris ; quand il s’agit des autres Forces internationales, on parle de neutralisation. Mais, qui s’est jamais encombré de vérifier pour savoir si ceux qui ont été ‘’neutralisés’’ étaient réellement des jihadistes ? Personne. Il n’y aura jamais d’enquête à ce niveau. Pourtant, une Force internationale a commis une bavure monumentale en massacrant des soldats maliens retenus en otage. Qui l’aurait su s’il s’agissait de berger ? Personne.
Quand il s’agit de l’Armée malienne, il y a massacre, exécution sommaire, tous les termes de leur gagne-pain. M. Nguefa va jusqu’à corroborer des allégations sur la mort suspecte de 7 personnes, avant vérification. C’est comme dans les projets : objectif spécifique et résultat attendu. Une malhonnêteté intellectuelle d’une rare malveillance. Un peu de retenu, on peut gagner plus dignement son pain et servir plus loyalement son maître sans verser dans l’affabulation.
Comme disait le chanteur, on a tout compris.
Par Bertin DAKOUO
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