L’élection présidentielle de juillet prochain s’annonce coriace. A moins de deux mois de la présidentielle, les tractations vont bon train entre favoris et outsiders. La question qui taraude est la suivante : qui va gagner ?
A la veille de l’élection, on note une flopée de candidature. On compte plus d’une vingtaine sur la lice. Une telle situation pourrait provoquer la dispersion des voix. Ce qui pourrait aussi compliquer la tâche aux ténors de la classe politique. Quelles chances disposent-ils devant l’électorat malien meurtri ?
Dramane Dembélé, candidat du parti majoritaire, Adéma/PASJ, a des chances de remporter cette présidentielle dans la mesure où sa formation politique est la mieux implantée dans le pays.
Mais la haine ressentie par les barons de l’Adéma/PASJ après sa désignation controversée, laisse à croire qu’ils ne ménageront aucun effort pour négocier en sous-main avec ses principaux concurrents. Déjà, le parti se trouve affaibli par le départ de Soumeylou Boubèye Maïga, sans oublier l’immobilisme de certains cadres du parti.
Ibrahim Boubacar Kéita, le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), pour sa dernière cartouche, conserve de fortes potentialités de gagner la bataille du 28 juillet prochain. En tenant compte de son score en 2002, de son approche avec l’ex-junte, et le défi de l’ère, les signes de sa prochaine victoire. Le second aspect, son approche avec l’ex-junte, pourrait avoir des répercussions sur sa masse électorale et aussi du côté de la communauté internationale.
Soumaïla Cissé de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et Modibo Sidibé (Fare), qui se prévalent tous deux d’une longue expérience dans les rouages de l’Etat. Le seul mal qui pèse sur eux, c’est d’avoir partagé le bilan d’ATT. Mais ils peuvent compter sur leur chance, une fois au second tour en ralliant à leur cause certains battus du 1er tour.
Réputé, intransigeant en matière de corruption, le porte-étendard de la Convention nationale pour Afrique solidaire (Cnas/Faso-Héré), Soumana Sako, se trouve parmi les favoris dans la course, au vu des sondages locaux. Pour de nombreux Maliens, il pourrait être le seul espoir pour bien incarner la rupture avec la mauvaise gouvernance. Voyant la structuration du parti, moins implanté à travers le pays, pourrait minimiser sa chance de gagner.
Quant à Moussa Mara du parti Yéléma et Housseini Amion Guindo, de la Convergence pour le développement du Mali (Codem), figurent dans la classe des outsiders, selon le dernier sondage publié sur le site « Maliweb ».
Cela s’explique par le fait que leurs mouvements politiques ne sont pas implantés sur toute l’étendue du territoire. Mais une chose n’est pas exclue, c’est qu’une chance exceptionnelle est en faveur de la jeunesse, gage d’un changement peu probable.
C’est donc un scrutin émietté qui s’annonce, où l’ambition d’accéder à Koulouba tiendra lieu des projets de sociétés des prétendants à la présidentielle prochaine.
Nabila Ibrahim Sogoba