Le système électoral américain est marqué par la désignation des grands électeurs qui sont élus le jour du scrutin. Ces derniers, regroupés au sein du collège électoral, éliront le président des États-Unis
Dès l’approche de la période pré-électorale aux états-Unis d’Amérique, nombreux sont les Américains qui affichent leur intention de succéder au locataire de la Maison Blanche (lieu de travail et de résidence du président américain). Si au début les gens se bousculent au portillon à cause de la fièvre électorale, au fil des mois les espoirs s’amenuisent peu à peu du fait du rétrécissement de la liste des prétendants et de la complexité du jeu politique.
Certains aspirants n’ont pas le courage d’aller jusqu’au bout à cause de la longueur de la procédure de désignation des candidats et des difficultés liées aux réalités du terrain. On note aussi des problèmes de mobilisation, notamment l’incapacité de certains aspirants à émerger face aux grosses pointures de la scène politique américaine. Avant même la fin des primaires, il y en a qui jettent l’éponge au profit d’autres adversaires du même parti.
Il faut souligner que les candidats grands électeurs sont nommés par les partis politiques des différents États dans les mois qui précèdent le jour de l’élection. La Constitution américaine autorise chaque État à choisir son propre système de nomination. Dans certains États, les candidats sont déterminés lors des primaires. D’autres, comme l’Oklahoma, la Virginie ou la Caroline du Nord, nomment les candidats lors des conventions de parti. En Pennsylvanie, les comités de campagne de chacun des candidats à la présidence désignent les grands électeurs. Tous les États exigent que les noms de tous les candidats soient transmis au secrétaire d’État de l’État (ou le poste équivalent) au moins un mois avant l’élection.
De façon similaire, les partisans du système actuel ont émis de nombreux arguments en sa faveur. La raison d’être de ce processus est que le président est avant tout élu par les États. Ce système date en effet du début du XIXe siècle, où le président était surtout une personnalité faisant fonction d’arbitre entre les états, et dont le pouvoir notamment en politique extérieure était bien moindre qu’actuellement. En pratique, le système électoral américain revient à donner un poids plus important aux électeurs des États ruraux, généralement conservateurs ; tendance que l’on retrouve également pour les élections au Sénat fédéral, où la Californie, état démocrate de 40 millions d’habitants, envoie autant de sénateurs que le Wyoming, État républicain 80 fois moins peuplé.
De nombreux candidats démocrates à l’élection présidentielle de 2020 sont favorables à la suppression du collège électoral, car ils veulent placer au centre de la politique présidentielle, les États de Californie et de New York où ils sont très largement majoritaires, et accorder moins d’importance au centre du pays et aux États plus petits et plus ruraux, exactement ce que le collège électoral est censé empêcher. La date de l’élection est légalement fixée au premier mardi de novembre suivant le premier lundi de novembre, l’Election Day (jour de l’élection). Les grands électeurs affiliés à un candidat particulier sont formellement choisis par élection populaire ce jour-là.
Il ne s’agit alors que d’élire le collège électoral : l’élection du président n’a pas lieu à cette date. Quasiment tous les États utilisent la méthode du «winner-take-all (le vainqueur prend tout) » qui attribue en bloc l’intégralité de leurs grands électeurs au candidat ayant reçu la majorité des suffrages. Le Maine et le Nebraska choisissent, eux, un électeur dans chaque district congressionnel sur la base du vote populaire local, puis sélectionnent les deux derniers électeurs à partir des votes sur l’ensemble de l’État.
Cette méthode a été utilisée dans le Maine depuis 1972 et dans le Nebraska depuis 1992. Selon la Constitution, aucun officiel fédéral -élu ou nommé- ne peut devenir grand électeur. En outre, selon le 14è Amendement, toute personne ayant juré de soutenir cette Constitution, et qui s’est par la suite rebellé contre les États-Unis, ne peut intégrer le collège électoral. Cette interdiction peut toutefois être levée par un vote des deux tiers de chaque chambre du Congrès.
L’élection du président et du vice-président des États-Unis est indirecte. La théorie constitutionnelle veut que, tandis que la Chambre des représentants américains est élue directement par le peuple, le président et le vice-président soient élus pour former l’exécutif d’une fédération d’États.
Les grands électeurs sont déterminés suivant des lois définies par chaque État. Actuellement, tous les États utilisent le vote populaire à cet effet. Ainsi, le jour de l’élection présidentielle, même si les bulletins de vote portent les noms de candidats à la présidence ou à la vice-présidence, les votants élisent en fait des grands électeurs. Une fois déterminés, ces grands électeurs votent pour l’élection du président et du vice-président.
Un candidat doit recevoir la majorité absolue des votes du collège électoral (270 voix depuis 1964, soit la moitié plus un des 538 grands électeurs) pour être élu. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des suffrages, la chambre des représentants se charge de l’élection.
Le mécanisme électoral original est décrit dans l’article II, section 1, clause 3, de la Constitution des États-Unis. Le 12è Amendement à cette Constitution en a révisé quelques principes. Actuellement, l’élection est administrée par la National Archives and Records Administration, par l’intermédiaire de l’Office of the Federal Register.
Bandé Moussa SISSOKO
Amap-Kayes
QUATRE ÉTAPES À FRANCHIR POUR DIRIGER LES États-Unis D’AMÉRIQUE
Pour devenir le président des États-Unis, le prétendant doit d’abord être un citoyen américain né sur le sol américain et y résider pendant au moins 14 ans. Après avoir rempli ces conditions, le prétendant doit franchir une première étape, celle des primaires. Aux primaires, les membres du parti votent pour le meilleur candidat qui va les représenter lors de l’élection générale. Beaucoup de gens souhaitent devenir président, chacun avec sa conception sur la gestion du gouvernement. Ceux qui ont les mêmes idées, appartiennent au même parti politique. D’où l’organisation des primaires et des caucus.
Les primaires permettent aux électeurs de sélectionner des candidats pour l’élection générale à venir. Les heureux candidats auront des délégués qui vont participer à la convention nationale du parti comme des nominées de leur parti à l’élection présidentielle américaine. Le caucus est un meeting des membres locaux d’un parti politique au cours duquel sont choisis les délégués à la convention nationale du parti. Un délégué est une personne autorisée pour représenter les autres comme un représentant élu à la conférence du parti politique.
Par contre, ils sélectionnent le meilleur candidat à travers une série de discussions et de vote.
Les candidats de chaque parti politique battent campagne à travers le pays pour mériter la confiance des membres du parti. Tandis que ceux qui veulent devenir le locataire de la Maison Blanche sillonnent les différents états constituant l’Union pour bénéficier du soutien de la population.
Après, c’est l’étape des conventions nationales pour les deux grandes formations politiques (Parti républicain et Parti démocrate) du pays. Chaque parti organise cette deuxième étape pour sélectionner le nominé final pour la candidature à la présidentielle. Et puis, lors de chaque convention, le candidat choisit un colistier, le candidat à la vice-présidence.
L’élection générale constitue l’avant-dernière ou la troisième étape de ce processus. Les gens votent dans chaque état, à travers le pays, pour élire un président et un vice-président. Quand les personnes mettent leurs bulletins dans les urnes, elles votent en ce moment pour un groupe de gens appelé «électeurs». S’agissant du système du Collège électoral considéré comme la quatrième étape, on constate que chaque état dispose d’un certain nombre d’électeurs basé sur sa représentation au Congrès (Chambre des représentants et Sénat). Chaque électeur vote après l’élection générale et les candidats qui obtiennent plus de la moitié (270) gagnent le scrutin. Les nouveaux président et vice-président élus seront investis en janvier.
B. M. S.
Amap-Kayes
LE POIDS DU COLLÈGE ÉLECTORAL
Les électeurs américains se rendront aux urnes le 3 novembre 2020 soit pour renouveler leur confiance au président sortant, le républicain Donald Trump, soit pour élire son challenger, le démocrate Joe Biden. Pour accéder à la Maison Blanche, chacun de ces candidats doit compter sur le Collège électoral, dont le rôle est déterminant dans l’issue de ce scrutin qui mettra en scène deux vieux loups de la politique américaine.
Ce Collège électoral est constitué des grands électeurs, tous des représentants du peuple américain, qui auront la lourde tâche d’élire le président et le vice-président des États-Unis d’Amérique. Actuellement, il compte 538 électeurs, soit autant que de membres du Congrès, ainsi que 3 électeurs du district de Columbia, communément appelé Washington D.C.
«Le jour du scrutin est fixé au 3 novembre 2020. Le prochain président sera officiellement élu en décembre 2020 par les 538 membres du Collège électoral. Les électeurs suivent généralement les résultats du vote populaire. Le candidat a besoin de recueillir 270 des 538 voix de ce Collège pour gagner. Dans le cas échéant, la Chambre des représentants choisira le président, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1824 », explique le Dr. Mark J. Rozell, doyen de Schar School spécialisée en politiques et gouvernement, de l’Université George Mason Arlington, Virginie (états-Unis d’Amérique). Selon cet expert, un candidat peut perdre le vote populaire, mais accède à la magistrature suprême du pays à travers le Collège électoral. « Hillary Clinton a eu la majorité lors du vote populaire dans les états les plus peuplés comme la Californie. Si on ajoutait le vote des électeurs et des états-Bleus (Démocrates), elle a eu 257.
Or, elle n’avait besoin que de 13 votes. Trump a aussi gagné dans beaucoup d’Etats avec de petites marges», précise-t-il. Tous les analystes reconnaissent que la présidentielle américaine est une élection au scrutin indirect : les électeurs désignent des représentants qui sont ensuite chargés d’élire le président et le vice-président. Chaque État dispose d’un certain nombre de ces grands électeurs, lesquels -hormis quelques exceptions- sont intégralement attribués à la paire de candidats président/vice-président qui y a remporté le plus de voix. Ces grands électeurs se réunissent ensuite dans la capitale de leur État respectif pour élire le président et le vice-président. Mis à part en de très rares occasions, ils votent en faveur de la paire de candidats pour laquelle ils ont été élus.
Généralement, la paire de candidats qui obtient le plus de voix au niveau national obtient le soutien du plus grand nombre de grands électeurs, mais la mécanique électorale ne le garantit pas forcément. Comme on l’a constaté à cinq reprises (1824, 1876, 1888, 2000 et 2016), où le collège électoral n’a pas élu le candidat ayant recueilli la majorité des suffrages populaires.
La question relative au processus électoral est réapparue en 2000, lorsque le candidat démocrate Al Gore a reçu la majorité des votes au niveau national (plus de 500 000 voix d’avance) mais n’a pas obtenu celle du collège électoral. D’où la signature d’un «National Popular Vote Interstate Compact » en 2006 mais qui n’a été approuvé pour le moment que par 12 États sur 50 (mars 2019). Le phénomène se produit à nouveau en 2016 avec une avance encore plus grande en voix de Hillary Clinton sur Donald Trump, pourtant élu.
Le terme « Collège électoral» ne figurait pas dans la Constitution des États-Unis et ce n’est qu’au début du XIXe siècle qu’il est entré dans l’usage pour désigner le groupe de citoyens se réunissant pour élire le président et le vice-président. Sa première mention dans une loi fédérale date de 1845 ; il est désormais inscrit dans les amendements à la Constitution sous le nom de « College of Electors».
Le 23è Amendement n’attribue de grands électeurs qu’au seul district de Columbia, en plus des États membres de l’Union. Les autres territoires des États-Unis (Porto Rico, Guam, etc.) ne participent donc pas à l’élection présidentielle. Mais, les ressortissants de ces pays peuvent accomplir leur devoir civique dans un état de l’Union.
B. M. S.
Amap-Kayes
UN PROGRAMME VIRTUEL DE COUVERTURE MÉDIATIQUE À L’INTENTION DES JOURNALISTES ÉTRANGERS
Cette année, le Département d’État américain, à travers le «Foreign Press Center (Centre de la presse étrangère) » et le « Meridian International Center », a conçu un nouveau programme pour permettre, pendant huit semaines, à des journalistes étrangers d’informer leurs audiences sur le déroulement de la campagne électorale américaine et les élections de 2020 à cause de la pandémie et de la crainte liée à la Covid-19. Ce programme est intitulé «Élections 2020 : Une Visite virtuelle des États-Unis et du processus électoral américain». Ce programme qui a débuté le 21 septembre 2020, se poursuivra jusqu’au 13 novembre prochain.
Au nombre de 360, ces journalistes ont été sélectionnés sur la base de leurs compétences et expériences par les ambassades et consulats américains basés dans leurs pays, en partenariat avec leurs organes de presse respectifs. Deux journalistes maliens, Bandé Moussa Sissoko (AMAP) et Aly Bocoum «Bamakonews.net», participent à ce programme virtuel. Pendant huit semaines, ces reporters recevront de la documentation nécessaire sur le système électoral américain, les activités des candidats à la présidentielle. Ils vont sentir la campagne dans les villes et campagnes américaines, se faire une idée sur les préoccupations et les attentes des populations.
En moyenne, trois points de presse officiels sont organisés chaque semaine sur une gamme de thèmes liés aux élections.
Ces briefings en direct auront lieu sur Zoom. Chaque briefing dure environ 60 minutes et accorde un temps considérable aux questions et réponses. Les journalistes sont censés participer au plus grand nombre possible de briefings, soit en se connectant à l’appel Zoom, soit en utilisant le contenu du briefing (transcriptions et vidéo), qui sont postés sur la plateforme d’apprentissage Canvas après coup. Les journalistes devraient produire 10 reportages à la suite de leur participation à la couverture virtuelle, en utilisant le contenu fourni dans les briefings, ainsi que du contenu vidéo exclusif produit par des producteurs locaux dans les principaux États où se joue la bataille électorale. Les exposés de la première semaine ont essentiellement porté sur l’introduction au système électoral américain, les partis politiques et la démographie de l’électorat américain.
Durant la deuxième semaine, des sujets comme le rôle des débats et le financement de la campagne, sans oublier le rôle des publicités télévisées et des médias sociaux. Tandis que ceux de la troisième semaine seront consacrés au rôle du vice-président, au vote afro-américain et à la sécurité électorale.
Durant les autres semaines, les experts échangeront avec les journalistes sur le rôle des états-clés dans les scrutins, le sondage et l’analyse, la lutte contre la désinformation.
D’autres communications sont axées sur des sujets comme la politique étrangère et l’élection, le collège électoral, les femmes et l’élection, le vote des jeunes, le droit de vote, le taux de participation.
B. M. S.
Amap-Kayes
Source : L’ESSOR