Aucune date n’a été encore fixée. Mais une chose semble évidente : la présidentielle se tiendra en 2022 aux termes des 18 mois de la transition dirigée par Bah N’daw. En tout cas, les états-majors politiques se préparent activement pour l’échéance devant déboucher sur l’élection d’un nouveau président de la République. Mais à l’Adema, la désignation du porte-étendard est déjà sur toutes les lèvres et pourrait réveiller les querelles habituelles et insolubles de leadership entre abeilles.
Et, selon toute vraisemblance, la bataille s’annonce encore plus rude et compliquée que 2018 lorsque la Ruche était tiraillée entre adversaires et adeptes du soutien au président sortant et at une candidature à l’interne, pour 2022. Selon nos sources, en effet, quatre clans pourraient s’affronter dans le cadre de la bataille de positionnement et polarisation de diverses candidatures. Le hic est qu’aucun de ses candidats ne sont militants bon teint de l’Adema. Comme quoi, ils trouveront sur leur chemin la majorité écrasante des ruchers qui réclament une candidature interne et un soutien indéfectible du parti autour dudit candidat.
En attendant, il nous revient de source bien introduite, que des ténors et non des moindres du PASJ sont à la manœuvre, tapis dans la Ruche, au profit de l’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga. Militants des premières heures du PASJ, ses relations avec ce parti ont été d’abord tumultueuses en 2017 suite à sa candidature parallèle contre le choix de ses camarades, avant que la création de l’ASMA en 2013 ne consacre la rupture définitive mais sans formalisation de sa démission de la Ruche. SBM est donc resté au contact de plusieurs cadres du parti et a rarement manqué une occasion de rappeler son amour et son appartenance à une famille qu’il aura contribué à forger. Aujourd’hui, ceux qui croient en ses étoiles de remporter la présidentielle de 2022 sont prêts à tout mettre en œuvre pour qu’il soit le porte-étendard de l’Adema.
Un autre clan, en revanche, a décidé de jeter son dévolu sur la personne de Soumaila Cissé, le président et candidat naturel de l’URD, avec la conviction que cet éternel second aux élections présidentielles depuis 2002, a désormais un boulevard ouvert devant lui.
Le nom de Modibo Sidibé revient également constamment sur les lèvres parmi les candidatures alternatives d’un PASJ où les porteurs dudit projet ne semblent guère jouir des influences appropriées. Et n’est pas le seul obstacle quand on sait qu’ils ambitionnent par ailleurs de réunir la grande famille Adema autour de leur poulain. Toutes choses qui devraient passer par l’improbable renoncement de candidature de la part de prétendants tout aussi engagés comme Soumaila Cissé, Soumeylou Boubeye Maïga, etc.
Au nombre de personnalités sur lesquelles misent les adeptes de la solution externe figure également Boubou Cissé, héritier comme SBM du régime IBK. Alors qu’il est perçu dans l’opinion comme un pur technocrate, les tenants de sa candidature se battent bec et oncles pour la faire émerger par la Ruche, y compris en mettant dans la balance un apparentement à la grande famille du PASJ par l’héritage de son père. Autant de raisons, à leurs yeux, pour que la carte Boubou Cissé ait droit au chapitre dans les options du Parti de l’Abeille pour présidentielle.
La donne en rajoute pour le moins aux enjeux du 6è congrès ordinaire des Ruchers dont l’issue attire d’autant plus les attentions qu’il devra accoucher du nouveau Comité exécutif chargé de trancher la candidature du parti 2022.
Amidou KEITA/Le Témoin