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Présidentielle 2018: Les candidats en campagne précoce

La prochaine élection présidentielle est prévue pour 2018. Or, deux ans avant cette date fatidique, les principaux candidats potentiels sont déjà en campagne. Petite revue de troupes…

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Le président du RPM et non moins président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, vient de donner le ton. Le 7 mars 2016, il annonce devant les journalistes à Koulouba: « On me dit malade; je me porte, en réalité, très bien! Non seulement je terminerai mon mandat en cours, mais j’accomplira un second! ». Curieusement, le chef de l’Etat n’a pas cru utile d’ajouter la traditionnelle formule coranique: « Inch Allah » (« S’il plaît à Dieu »). Déborde-t-il donc d’assurance ? En tout cas, IBK colle de plus en plus au terrain. Après avoir sillonné la région de Mopti en 2014, il a parcouru les régions de Ségou et de Sikasso en 2015. Du 12 au 17 mars prochains, il prévoyait de se rendre dans la région de Koulikoro avant de finir l’année en région de Kayes. Apparemment, la tournée à Koulikoro est ajournée. La raison ? Les conditions de réception de l’illustre visiteur n’étaient pas tout à fait réunies, bien que le gouverneur, Sékou Coulibaly, ex-sous-préfet de Koutiala nommé il y a deux mois à la tête de l’exécutif de la deuxième région, ait déjà chauffé à blanc les administrations et notabilités locales en vue de préparer un accueil triomphal à IBK.
Au cours de son périple en région de Sikasso (du 20 au 25 août 2015), le président a visité les localités suivantes:
– Bougouni où il a inauguré des logements sociaux;
– Sikasso-ville où il a posé la première pierre d’un centre de dialyse,
– Kadiolo où il a posé la première pierre d’une usine d’égrainage de coton,
– Maou où il a inauguré une route de 8 km;
– Koutiala où il a inauguré un Institut de formation des maîtres;
– Kolondiéba où il a promis la construction de logements sociaux;
– Zantiebougou où il lancé les travaux de la route reliant cette ville à Kolondiéba;
– Yorosso où il a pris note des préoccupations des populations.
Dans la région de Ségou, qu’il a visitée du 7 au 12 décembre 2015, IBK s’est rendu à:
– Barouéli où il a échangé avec les populations sur leurs doléances;
– Ségou-ville où il a posé la première pierre d’un échangeur au carrefour de Markala, ainsi que de la route Ségou-San (70 km);
– Macina où il a inauguré un château d’eau;
– Niono où il inauguré le réseau électrique interconnecté d’EDM SA;
– Tominian où il a inauguré une centrale thermique hybride et un centre de formation professionnelle;
– Bla où il s’est plaint du manque d’électricité et où il a envoyé, trois jours plus tard, deux groupes électrogènes qui alimentent désormais la ville.
Partout où IBK s’est rendu, il était accompagné d’une délégation impressionnante; il a rencontré les notabilités et faiseurs d’opinion et distribué des promesses à la pelle. Accessoirement, il a décoché des flèches empoisonnées à certains de ses rivaux en puissance, comme à Bla où, visant Moussa Mara, il a lancé: « Aucune fanfaronnade politicienne ne me fera prendre mon avion pour Kidal et livrer des enfants du pays à la mort ». Le chef de l’Etat a, certes, le devoir de visiter son pays, mais il n’est pas interdit de croire que ses visites, qui se font aux frais de l’Etat, économiseront au futur candidat du temps, de l’énergie et des dépenses en 2018…

Mara pousse ses pions

Moussa Mara n’a pas cessé de faire campagne depuis son départ de la primature. Sans revenir sur ses tournées à l’intérieur en 2015, nous rappelons que depuis le début de 2016, l’ex-Premier Ministre multiplie les sorties à l’extérieur et à l’intérieur du pays. Du 5 au 14 février, le président du parti « Yelema » s’est rendu en Afrique centrale et en Afrique australe. Le 5 février, il a eu une rencontre d’échanges avec les Maliens du Gabon autour de leurs préoccupations. Le 6 février, il se rend à Malabo et à Bata, en Guinée Equatoriale: il rencontre des leaders de « Yelema » et les engage à plus d’engagement au service de la cause commune. Du 8 au 9 février, c’est l’Angola qui reçoit le grand voyageur. Mara y rencontre les organisations féminines maliennes et les responsables locaux de « Yelema ». Conformément à une vieille habitude, Mara prie avec les Maliens d’Angola dans une grande mosquée de Luanda et en profite pour leur donner des nouvelles fraîches du pays et partager leurs préoccupations. Le 11 février, Mara débarque à Maputo (Mozambique). Il échange avec la communauté malienne et des militants de « Yelema ». Le 12 février, il termine sa visite par la prière du Vendredi à la mosquée de Maputo. Le 13 février, il arrive à Kinshasa. Accueilli par le consul et les notabilités maliennes, il rencontre la communauté malienne, religieux en tête. Sur la route du retour à Bamako, Mara fait escale, le 14 février, au Togo où il échange avec la communauté malienne et promet de trouver remède à leurs doléances. De retour à Bamako, Mara poursuit sa campagne. Le 15 février, il anime une conférence à l’ISFIC de Boulkas-soumbougou sur le thème de l’entrepreneuriat des jeunes. Le 16 février, il tient dans la plus grande medersa de Bamako, à l’instigation de l’Association des Jeunes Contre l’Enrôlement dans le Terrorisme (AJCET), une conférence sur l’enrôlement des jeunes dans les groupes terroristes. Le 19 févier, Mara reprend son bâton de pèlerin pour…la France. Le 20 février, il rencontre les Maliens du foyer Branly de Montreuil pour des débats très animés sur l’actualité au Mali et la vie quotidienne au pays d’accueil. Le 21 février, il participe au dîner-débats organisé par « Yelema » de l’Ile de France sur la situation du parti et du Mali. Juste après, Mara prend son avion pour l’Angleterre. Il apprend depuis Londres qu’à Bamako, 2 prix lui sont décernés: le prix « K1 Wale People Mag 2015 » au titre de jeune influent et d’homme politique de l’année; et le prix « Madou Dagolo » en reconnaissance de sa contribution à la construction nationale. Le 22 février, il accorde une interview à la télé « Vox Africa » à Londres pour évoquer son parcours et la situation au Mali. Le 23 février, il passe une journée à l’université d’Oxford, l’un des 5 plus importants centres d’études au monde. Invité par les étudiants de l’association « Africa society d’Oxford », il a une séance de travail avec l’administration universitaire et évoque les possibilités de faire venir plus de Maliens à Oxford. Le 24 février, Mara est l’invité de la prestigieuse université de Cambridge où il rencontre les étudiants et enseignants d’ »Africa society of Cambridge university » (ASCU) pour parler de gouvernance et de sécurité au Sahel. Le 25 février, Mara revient à Paris. Il y anime une conférence sur le développement économique, la lutte contre la corruption et les défis de la jeunesse. Le même jour, il a une rencontre de haut niveau à l’Académie diplomatique de Paris, au siège de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Thème: l’application de l’accord de paix au Mali et le rôle de la communauté internationale. Revenu au Mali, Mara anime, le 2 mars, une conférence sur le franc CFA à l’Ecole Supérieure de Gestion. Le 5 mars, il réunit le Comité Exécutif du parti « Yelema » pour examiner la gouvernance du parti et les moyens de l’améliorer. Le 6 mars, il prend part au 6ème anniversaire de son club de soutien en commune 4 de Bamako. Le 6 mars, à Korofina-Sud, en commune 1, il visite le chantier d’un pont pour apporter des conseils, mais aussi un soutien financier. Le 7 mars, il anime une conférence organisée par l’Association Citoyenne de l’Appui à la Décentralisation. Thème: la décentralisation et l’apport des jeunes au développement local. Le 8 mars, actualité oblige, Mara célèbre les femmes de son parti et ouvre une bibliothèque dédiée aux femmes. Le 11 mars, il prend part à la 10ème édition du concours national « Math-logique » organisé à l’intention des élèves du fondamental dans tout le pays, avec, à la clé, une distribution de prix aux plus méritants. Le 12 mars, le chef de « Yelema » s’invite au marché des colas (« Woro Sougou »), en face de l’hôpital Gabriel Touré, pour communier avec les occupants à l’occasion du second anniversaire de l’incendie qui ravagea cet espace.
Si, après tant d’efforts, notre futur candidat n’est pas élu, il a au moins le mérité d’avoir essayé. Au fait, comment Mara se portera-t-il candidat tout en restant dans la mouvance présidentielle ? Il attend sans doute la dernière minute pour divorcer d’avec ce mouvement et, en attendant, il répond indirectement au chef de l’Etat sur Radio Nièta: « Si c’était à refaire, je repartirais à Kidal! Les gens m’en veulent parce que la visite a mal tourné; mais auraient-ils eu la même réaction s’il n’y avait pas de guerre ? ».

Soumaila et Cheick Modibo ne sont pas en reste

Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition, n’entend pas se laisser distancer dans la course au pouvoir. Il commence l’année 2016 par un don de 2 systèmes d’adduction d’eau à 2 villages du cercle de Kolokani pour une valeur de 140 millions de FCFA. Ensuite, il préside les conférences des sections de son parti dans le district. Après l’étape du District, le patron de l’URD fonce dans la Mali profond. Ce périple le conduit à Yanfolila, Kolondiéba, Bougouni et Nkourala, Nièna Koumantou en 3ème région. Puis Soumaila et sa délégation prennent la route de la première région, sillonnant Sandaré, Lamatra, Diakoné, Dialaka, Segala, Diéma et Kayes. En cinquième région, où il a souvent gagné aux élections, Soumaila se rend du 9 au 11 mars. Partout où il passe, il préside les conférences de sections et s’enquiert des préoccupations des militants.
Quant à l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, président et futur candidat du Rassemblement pour le Développement du Mali (RPDM), il a engagé, depuis janvier 2016, une série de rencontres avec ses militants dans le but d’implanter davantage le jeune parti et de triompher dans les urnes en 2018. Diarra a des appuis insoupçonnables. Lors du dernier « Maouloud », il était présent, au stade du 26 mars, aux côtés de Chérif Ousmane Madani Haidara, leader de l’association islamique « Ançardine ». Haidara lancera: « Cheick Modibo Diarra fut un bon Premier Ministre; c’est un honnête Bambara. Nous avons compris que tout homme qui travaille bien dans ce pays n’a pas la paix et ne reste pas en place. ». Des compliments lourds de sous-entendus…

Abdoulaye Guindo

Source: proces-verbal

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