Comme programmé et annoncé, le premier tour de l’élection présidentielle s’est déroulé le dimanche 29 juillet dernier. Depuis, les résultats se font attendre.
L’élection présidentielle du 29 juillet s’est finalement bien passée. Les Maliens ont pu voter, en tout cas, ceux chez qui le scrutin a pu se tenir, car, finalement, sur une grande partie du territoire national, il n’y a pas eu d’élection. À part quelques incidents, le tout s’est globalement bien passé, selon les observateurs et ceux en charge de l’organisation du scrutin.
Cependant, s’il est vrai que tout s’est déroulé, sans incidents majeurs, il est à signaler que, dans certaines zones, le scrutin a été fortement perturbé par des attaques et des tirs d’obus (à Aguel-hoc), notamment. Dès lors, il est loisible de se poser un certain nombre de questions sur les conséquences de ces perturbations sur le scrutin et les raisons du retard dans la publication des résultats, même provisoires.
Pour ce qui concerne les conséquences des attaques et autres actes ayant empêché les populations de se rendre aux urnes dans certaines localités du Nord et du Centre de notre pays, on ne peut pas les faire passer pour pertes et profits. Car, ce sont, à peu près, un millier (on parle officiellement de plus de 700) de bureaux de vote qui sont concernés. Et, l’important ce n’est pas ce chiffre mais, plutôt, le nombre de votants et le fait que ce sont des zones, plutôt, favorables au candidat de l’opposition, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé.
À tort ou à raison, les partisans de ce dernier estiment que cette situation leur a été beaucoup défavorable. Ils entendent donc demander des comptes sur ce point et soutiennent, vigoureusement, la demande de la Mission d’observation de l’Union européenne qui consiste à communiquer sur la liste de ces bureaux où il n’y a pas eu de vote. L’incapacité du gouvernement à fournir cette liste depuis dimanche ne fait qu’accroître les suspicions à son sujet, après la fameuse affaire de fichier parallèle.
Pour ce qui concerne le retard dans la publication des résultats, il faut dire qu’il commence à rendre les uns et les autres, véritablement, impatients. Surtout que l’administration avait donné une première date avant d’en donner une autre se rendant compte de la difficulté d’acheminement des procès-verbaux, sur place, ici, à Bamako. Hier, encore, moins de la moitié de ces procès-verbaux était sur place sans compter l’insécurité que l’administration va, une fois de plus, prétexter pour expliquer le retard.
Annoncée, donc, par l’administration, pour mercredi soir, au plus tard, jeudi matin, la publication des résultats ne se fera plus avant vendredi. L’administration annonce qu’elle fera tout pour respecter les délais constitutionnels en la matière.
Pendant ce temps, naturellement, les spéculations vont bon train et la rumeur enfle. Chaque Quartier général détient ses propres résultats. La majorité qui parlait de premier tour,déchante de plus en plus, et commence à réfléchir au second tour et, même, à une seconde place, derrière Soumaïla Cissé.
Quant à l’opposition, qui s’attendait à un raz-de-marée, elle se remet, de plus en plus, de la surprise de dimanche soir dans certaines localités du pays, surtout Bamako, et commence, déjà, à travailler dans le cadre du second tour prévu dans une dizaine de jours.
Moussa Touré
Source: Nouvelle Libération