Depuis 1959, la France a occupé 12 fois la présidence du Conseil de l’Union Européenne, dont la précédente remonte à 2008, sous Nicolas Sarkozy. Pendant 6 mois, la France sera arbitre au sein du Conseil, elle fera en sorte que tous les Etats membres de l’Union Européenne se mettent d’accord sur les textes et lois de l’Union. Ce mandat permettra ainsi à la France de mettre en avant au sein de l’Union, des thèmes qui lui sont cruciaux « l’immigration, la souveraineté économique et la défense » selon la chaîne Euronews. Une sorte de ligne éditoriale que prendra l’Union.
En effet, la France hérite de ce poste stratégique au moment où son Président Emmanuel Macron en campagne, connaît des difficultés à l’intérieur et voit sa politique étrangère malmenée entre le Sahel, la Russie, les Etats-Unis et le sous-marin australien etc.. Le pays ainsi que l’Union Européenne assistent impuissamment à l’arrivée de leur rivale, la Russie en Afrique subsaharienne, territoire jusque-là sous leur domination. La Task Force Takuba, proposée par la France pour la guerre au Sahel peine à prendre ses marques quand la Russie, sous le couvert ou non des mercenaires, prend aujourd’hui une part dans cette guerre.
La France a décidé d’une réorganisation tactique (en abandonnant par exemple 3 de ses bases au Mali, ce que le Chef du gouvernement malien, Dr Choguel Kokala Maïga qualifie « d’abandon en plein vol »). Et quant à l’Allemagne, première économie de l’Union, elle prévoit de retirer ses militaires du pays, depuis l’évolution politique ?
Ces 6 mois de présidence au Conseil de l’Union Européenne permettront-ils à la France de se redresser dans sa politique étrangère ? Et de reconquérir le cœur des maliens ? En tous les cas, le sentiment « anti français » est de plus en plus intense au Mali, au Burkina et au Niger. Des manifestations se poursuivent, des drapeaux bleu-blanc-rouge sont brûlés et des morts se font. Elles renforceront sans doute la détermination française à asseoir son hégémonie sur cette partie du monde, avec la bénédiction de l’Europe.
Il est clair, qu’à l’heure actuelle, le premier signe de l’utilisation de l’Europe dans la guerre française au Mali, viendra de l’adoption ou non de sanctions contre notre pays.
Amadou Sangaré, Stagiaire