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Premiers vifs échanges entre les juges et le capitaine Sanogo

« Je suis le général de corps Amadou Haya Sanogo, l’ancien chef d’Etat du Mali »

– « Dans l’arrêt de renvoi, vous êtes un citoyen malien et vous avez commis des crimes »

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Comme attendu, le premier jour du procès du capitaine Amadou Haya Sanogo a été marqué par un vif échange entre lui et  le président du tribunal hier matin à Sikasso.

Conformément à la pratique, le président du tribunal, a commencé par l’appel des accusés. Ainsi, il lança : « Amadou Haya Sanogo ». Malgré son état physique un peu détérioré, Ce dernier  répond vigoureusement : « Présent », et rectifie « Je suis le général de corps Amadou Haya Sanogo, l’ancien chef d’Etat du Mali ». Malgré les applaudissements d’une partie de la salle, le procureur général réplique: « Vous n’êtes pas ici en tant que général. Dans l’arrêt de renvoi, vous êtes un citoyen malien et vous avez commis des crimes ». Un avocat de la défense réitère que Sanogo est bien général. Le procureur hurle presque :  « on doit le juger avec ses autres co-accusés » et insiste  enfin que « le procès mettra le temps qu’il faut pour la manifestation de la vérité » . D’autres échanges de cet acabit vendredi peuvent intervenir à la reprise du procès.

Nabila Sogoba, envoyé spécial à Sikasso

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ILS ONT DIT

Me Harouna Toureh, avocat de la défense : « le juge d’instruction a eu la main lourde, n’a eu aucun respect pour la procédure pénale »

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« Nous avons évoqué un élément important : c’est que le juge d’instruction a eu la main lourde, n’a eu aucun respect pour la procédure pénale, il a éparpillé nos clients en créant volontairement une incapacité pour nous de communiquer avec eux. La Cour en a pris conscience et accepté de nous accorder 24 heures afin de nous permettre de communiquer librement avec nos clients. Ceci est conforme à la loi et aux droits des accusés. Le Mali est devenu spécialisé dans le procès des militaires. Je voudrais vous faire remarquer que le Mali est l’un des rares pays qui aime juger ses enfants qui portent des tenues militaires. De 1960 à ce jour, je ne sais pas combien d’officiers, sous-officiers et soldats sont passés devant la justice de leur pays, ce que je regrette. Ce n’est ni le moment, ni l’occasion de faire en sorte que ces porteurs de tenues qui ont pour mission de porter l’honneur de ce pays, soient à chaque occasion conduits devant les juridictions pour être déshonorés ».

Me Hassane Dioma N’Dima avocat des victimes : « la soif de justice est grande chez ces victimes qui sont dans le désarroi le plus total »

« Mes impressions sont un peu mitigées. Il y a d’une part cet espoir de voir ce procès démarrer très vite même si nous étions conscients que ce procès allait s’ouvrir sous le vacarme. Nous savons que c’est la stratégie de la défense en de pareilles circonstances, mais en toute courtoisie il n’y a rien de mal en cela. Je pense qu’il est normal qu’un avocat demande un report pour pouvoir organiser sa défense, consulter son client. Maintenant ce qu’on peut espérer, c’est que ce procès puisse vraiment démarrer, parce que la soif de justice est grande chez ces victimes qui sont dans le désarroi le plus total. La victime ne comprend jamais ces artifices qu’on peut utiliser pour obtenir un renvoi même si c’est dans l’ordre normal des choses sur le plan professionnel. Mais nous espérons qu’il est temps que la lumière éclate dans cette affaire et que les victimes puissent être fixées ».

Source : L’Indicateur du Renouveau

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