Le 1er mars 2015, sous l’égide de la communauté internationale, un préaccord a été paraphé sous la médiation de l’Algérie entre le gouvernement malien et les responsables signataires de la plateforme d’Alger. Quant à la coordination des mouvements de l’Azawad, elle a demandé un délai, le temps de consulter sa base.
Cependant, des acteurs majeurs de ce processus, que sont le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua) et des rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) sont en train de faire durer le suspense, une manière pour eux de boycotter ces pourparlers pour des différentes raisons. La crise de confiance entre Bamako et les groupes armés est loin de s’estomper. Pour la simple raison que ces rebelles entre eux ne parlent pas le même langage. A cela s’ajoute le fait qu’ils doutent de la sincérité des autorités actuelles de notre pays quant à une probable sortie de crise. Autant d’intérêts divergents qui viennent corroborer, une fois de plus, le fait que la crise de confiance entre Bamako et les groupes armés est loin de s’estomper. Cela est un mauvais signal pour la suite des discussions. Le fait de ne pas parapher le document en même temps que les autres protagonistes de la crise malienne est perçu comme une défiance de la coordination des mouvements de l’Azawad à l’égard de l’autorité de Bamako. Et pour ne pas parapher ce préaccord, ils obligent les populations à descendre dans les rues de Kidal pour dire non à cet accord. Alors que dans le fond, c’est une manigance de leur part pour faire planer le doute dans l’esprit des membres de la médiation. Sinon comment comprendre qu’à la veille de leur fameuse rencontre avec les membres de la société civile des régions du nord de notre pays à Kidal, pour se prononcer sur ce document, une marche hostile peut être organisée pour dénoncer ces accords, alors que le contenu est méconnu de ses manifestants. A y voir de près, ces responsables de la coordination des mouvements de l’Azawad jouent bien au jeu de l’autruche. Il est donc temps que la médiation algérienne et la communauté internationale qui accompagnent le processus de sortie de crise malienne jouent aussi franc jeu avec les autorités maliennes, en envisageant des sanctions à l’encontre des ennemis de la paix au Mali. Car la paix ne peut pas être prise en otage par un groupuscule d’hommes, au moment où la grande majorité du peuple malien aspire à une paix durable pour le pays.
Paul N’GUESSAN
source : Pretoire