Le parti Union pour la république et la démocratie (URD) a tenu sa traditionnelle présentation de vœux à la presse le samedi 22 janvier. La rencontre a été dominée par la crise au sein du parti. S’il est vrai qu’il y a un malaise entre les responsables, le Pr Salikou SANOGO et d’autres cadres soutiennent qu’il n’y a pas de bicéphalisme au sein du parti arguant que le congrès extraordinaire tenu le 16 janvier était un non-événement. Selon eux, sa convocation viole les textes du parti.
Le Pr Salikou SANOGO accompagné de plusieurs membres, cadres, militants de l’URD a présenté les vœux du parti à la presse le samedi dernier. Une tradition consacrée par l’URD depuis des années au cours de laquelle l’actualité du pays mais aussi la vie du parti sont abordés.
Daouda KONATE, au nom de la Maison de la presse, a salué l’URD pour sa constance et la tenue régulière de sa présentation de vœux aux médias. Le responsable de la presse n’a pas manqué de rappeler les difficultés auxquels le secteur est confronté lié, notamment le non-paiement pendant 3 ans de l’aide à la presse.
Le président par intérim de l’URD, le Pr Salikou SANOGO, a indiqué que 2021 a été particulièrement difficile pour les journalistes de par le monde en se fiant au bilan de l’ONG « Reporters sans frontières » selon lequel 46 journalistes et collaborateurs ont été tués.
« Même si ce chiffre est à la baisse, car il faut remonter à l’année 2003 pour retrouver un nombre de tués inférieur à 50 journalistes, c’est tout simplement inadmissible et révoltant », a indiqué Pr Salikou SANOGO.
En outre, à mi-décembre 2021, RSF recense 488 journalistes et collaborateurs de médias derrière les barreaux du fait de leur profession, ce qui représente une augmentation de 20 % en un an, a-t-il ajouté tout en commentant que ce chiffre en hausse était « inquiétant et requiert une prise de conscience réelle à tous les niveaux de la nécessité de mieux protéger les journalistes ».
Il a eu une pense à l’endroit du journaliste Olivier Dubois enlevé il y a quelques mois au Mali et formulé le vœu ardent qu’il recouvre la liberté très rapidement.
Par ailleurs, il a été question de la crise qui persiste au sein de l’URD. Une crise née d’un conflit de leadership suite au décès de son président fondateur.
« Cela dit, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Je sais que vous êtes nombreux à vous poser des questions sur ce qui se passe au sein de l’URD. Oui il est vrai que notre parti traverse des difficultés depuis le décès de notre Président », a confirmé le président par intérim fortement contesté par certains responsables ayant décidé d’aller à un congrès extraordinaire le 16 janvier dernier. Ce congrès a été sanctionné par l’élection de Gouagnon COULIBALY comme président du parti.
« Ce congrès extraordinaire est un non-événement », pour Iba N’DIAYE, à l’image de plusieurs autres membres et militants de l’URD. C’est pourquoi, soutiennent-ils, il n’y a pas de bicéphalisme au sein de l’URD. Le seul bureau reconnu est celui dirigé par Pr Salkou SANOGO.
Malgré tout, le président Salikou se dit optimiste.
« Nous sommes un parti responsable. Le linge sale se lave en famille », a affirmé le président par intérim justifiant la non-tenue notamment de leur conférence de presse sur la situation contrairement à l’autre clan dirigé désormais par Gouagnon COULIBALY qui, selon lui, veut amener l’URD en pâture.
Il a également accusé celui-ci de faire un travail fractionniste condamné par le Bureau exécutif national du parti pour avoir initié des rencontres avec des structures du parti sans que la direction en soit informée en plus du sabotage orchestré lors de l’appel à candidatures.
« Des actions de fractionnistes intolérables dans un parti sérieux, intolérables dans le parti de Soumaïla CISSE, intolérables pour le mémoire de Soumaïla CISSE », a déclaré le Pr Salikou SANOGO.
En plus qu’ils violent les textes du parti, ils n’ont pas respecté les conseils et les directives données par le président d’honneur de l’URD saisis à cet effet par ceux-là qui entretiennent la division, a indiqué M. SANOGO.
L’une des directives du sage du parti était de laisser les organes actuellement en l’état tout en donnant le pouvoir aux 3 vice-présidents de prendre les décisions.
Cette médiation a été suivie de celle de la commission d’arbitrage qui a été aussi claire en rejetant la tenue d’un congrès extraordinaire par un collectif dont la création n’est prévue dans aucun texte du parti.
« C’est un travail de déstabilisation. Le collectif n’avait aucun droit de saisir la commission, mais pour apaiser la situation, nous avons accepté. La commission a écrit qu’il faut surseoir à l’organisation d’un congrès extraordinaire. Ils ont passé outre cette commission qui délibère en dernière instance », a affirmé le conférencier.
« Nous sommes sur la vérité. Nous pensons que nous sommes sur le chemin, les valeurs et principes dégagés par Soumaïla CISSE. Nous n’allons pas suivre des positions individualistes. Les textes nous donnent raisons. Nous allons continuer à suivre les textes pour avoir raison. Nous ne voulons pas ceux qui veulent tordre le coup aux textes pour faire plaisir à leurs ambitions personnelles. Nous n’en voulons pas », a-t-il déclaré.
De son côté, Boubacar Karamoko COULIBALY pense également qu’il y a de la chance pour rassembler le parti, mais sur la base du respect des textes. Selon lui, sans le respect des textes, c’est l’anarchie.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin