C’est désormais chose faite. La plateforme de la lutte contre la corruption et le chômage a déposé, le vendredi 5 juillet dernier, au nom du Peuple malien, une plainte collective visant la Cour Suprême, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite et 8000 fonctionnaires. Cette plainte collective déposée sur la table du Procureur Général de la République a été aussi envoyée à toutes les institutions nationales et internationales (la CEDEAO, la CPI).
La PCC vient d’écrire une phase historique dans l’existence de l’étiquette « société civile » au Mali. Il s’agit d’aller effectivement à la croisade contre la corruption et le chômage à travers ce dépôt de la plainte collective qui est aussi première du genre dans notre pays. «J’ai porté au nom de la plateforme contre la corruption et le chômage au Mali, au nom de l’ensemble du Peuple malien, de l’intérieur comme de l’extérieur, auprès du Procureur Général de la République, la première plainte collective au nom de l’ensemble du Peuple malien contre la corruption», a affirmé, à sa sortie de la Cour d’Appel, le Président du Comité du directoire de la PCC, Pr Clément Dembélé. Selon, cette dénonciation faite aujourd’hui ne consiste pas à demander qu’on fasse une faveur. «Nous ne sommes pas là pour demander de l’argent; nous venons simplement réclamer notre droit, le droit constitutionnel, le droit fondamental qui dit que chaque Malien a le droit de vivre dans la dignité et que les Dirigeants maliens sont obligés d’exécuter et de faire exécuter la loi qui permet à chaque citoyen de ce pays de vivre dans son droit. Nous sommes, donc, venus aujourd’hui pour réclamer nos droits. Nous sommes venus pour qu’enfin on puisse arrêter le vagabondage, le banditisme organisé au Mali. Nous sommes venus pour qu’enfin on arrête au Mali le crime contre l’économie ; qu’on arrête de boire le sang du Peuple malien. Nous sommes venus pour qu’à partir d’aujourd’hui le Peuple malien se dise que la justice peut être faite au Mali, que le droit peut être dit dans ce pays. Nous sommes venus pour dire au Procureur Général de défendre le Peuple malien et d’exiger l’application de la loi du 27 mai 2014 qui exige la déclaration des Biens par tous ceux qui gèrent le Bien public, les deniers publics», a-t-il martelé.
D’autres plaintes seront déposées
Cette plateforme rejette tout qualificatif « éphémère ». Selon Pr Clément Dembélé, c’est un combat à vie à diverses phases pour la transparence et la bonne gouvernance devant assurer le développement collectif. «Nous n’accepterons plus jamais dans ce pays qu’un Dirigeant malien, une personnalité politique puisse avoir la main dans nos sous et qu’il puisse en utiliser comme il le veut et sans avoir crainte. Désormais, au Mali, on ne veut plus vivre dans l’impunité ; nous sommes dans l’obligation de faire exécuter la loi contre l’impunité, contre l’injustice, contre la gabegie », s’est-il emporté avant d’interpeller le Ministre de la Justice Malick Coulibaly et son mentor Ibrahim Boubacar Kéïta à s’impliquer à la défense de l’intérêt public à travers cette lutte qui exige à 8000 fonctionnaires et personnalités politiques de déclarer leurs Biens pour la transparence, gage de la bonne gouvernance. «Nous n’accepterons plus que nos enfants soient vendus en Libye alors qu’ils peuvent rester au Mali et vivre dans la dignité. Nous n’accepterons plus que 83% des jeunes maliens soient dans le chômage alors que quand on met fin au détournement des 250 milliards par an ça peut faire employer soixante-dix mille jeunes maliens par an. Nous n’accepterons plus que nos femmes et nos enfants soient dans la maladie alors que les 250 milliards FCFA peuvent permettre de soigner plus de dix-sept millions de Maliens par an ; 7000 villages peuvent aussi bénéficier des pistes agricoles. Aujourd’hui, environ 70% des maisons dans les ACI sont détenues par de Hauts fonctionnaires maliens dont le salaire ne dépasse pas 1.000.000 de francs CFA. Nous avons trois Cabinets et une dizaine d’Avocats pour la suivie de ce dossier», a-t-il révélé avant de conclure que, conformément aux dispositions régissant la création de l’OCLEI, la radiation doit être la réponse à tout refus de déclaration des Biens.
Seydou Konaté
LE COMBAT