De plus, « Washington a des accords politiques avec Niamey », souligne cette source. Le Niger a permis la construction d’une importante base américaine de drones à Agadez, dans le centre du pays, dont le coût est estimé à une centaine de millions de dollars et qui donne aux Etats-Unis une plate-forme de surveillance de premier plan. Les Américains ont de leur côté « formé et équipé » un bataillon de l’armée nigérienne et « ils font beaucoup de missions conjointes », selon la source sécuritaire.
Autre atout : le Niger est perçu comme un pays relativement stable politiquement, comparé à ses voisins. Frontalier de la Libye au nord, du Nigeria au sud et du Mali à l’ouest, le Niger, dont le territoire est pour l’essentiel désertique, est en outre au cœur de nombreux trafics en Afrique de l’Ouest : drogues, armes, migrants clandestins, marchandises de toutes sortes. Or « les réseaux terroristes se financent avec les trafics », relève une source militaire française. Lutter contre ces trafics permet d’assécher les sources de financement des groupes djihadistes.
Davantage d’actions militaires
Le général Dunford a indiqué, lundi 23 octobre, que les Etats-Unis allaient encore renforcer leur présence, car « l’Afrique est l’un des endroits où nous savons que le groupe Etat islamique[EI] espère renforcer sa présence ». Selon l’armée américaine, l’embuscade où les quatre soldats américains sont morts a été perpétrée par un groupe lié à l’EI.
Le déploiement américain au Niger apparaît complémentaire de celui des forces françaises projetées au Sahel pour l’opération anti-djihadistes « Barkhane ». Quelque 4 000 militaires français sont déployés dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, principalement au Tchad et au Mali. L’armée américaine apporte notamment une aide en matière de renseignement à l’armée française.
Les Américains semblent s’engager vers davantage d’actions militaires, selon les propos du général Dunford et ceux tenus par le sénateur républicain Lindsey Graham vendredi. « Nous allons assister à davantage d’actions en Afrique », avait déclaré ce dernier à la presse à la sortie d’un entretien avec le secrétaire américain à la défense, James Mattis.