Le divorce est consommé depuis le 26 mai dernier entre le sélectionneur national des Aigles, Patrice Carteron et la Fédération malienne de football. Le technicien français s’est engagé le 17 mai dernier avec le Tout Puissant Mazembé de la RDC pour un contrat de deux ans alors qu’il était lié à la Femafoot jusqu’au 31 juillet 2014.
Moussa Konaté
Quelles sont les raisons de ce départ brutal et scandaleux? Jusqu’où la Femafoot est-elle prête à aller dans cette affaire ? Est-ce qu’elle a honoré tous ses engagements envers l’entraîneur? Quel est l’état d’esprit des joueurs après le départ de Carteron ? Qui remplacera le technicien français pour les deux matches des Aigles comptant pour les 4è et 5è journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 ? Tels étaient les points d’orgue de la conférence de presse animée, hier à Malifoot, par le 1er vice-président du Comité exécutif de la Femafoot, Moussa Konaté.
Selon Moussa Konaté, contrairement à l’article 15 aliéna 4 du contrat qui insiste sur les conditions de rupture du contrat par l’une des deux parties en précisant que « la partie voulant mettre fin au contrat devra auparavant avoir mis en demeure, par lettre recommandée avec accusé de réception, l’autre partie d’exécuter ses obligations avant l’expiration d’un délai d’un mois. Au terme de ce délai, en l’absence d’exécution de l’obligation du contrat, la résiliation sera effective », le sélectionneur national des Aigles, Patrice Carteron n’a, signifié sa démission que 5 jours après son engagement avec le Tout puissant Mazembé de RD Congo. « En aucun moment, Patrice Carteron n’a évoqué avec un membre de la Femafoot sur l’éventualité de louer ses services à une autre entité sportive ».
Pourtant, explique Konaté, il n’a, en aucun moment, été observé un manquement dans les relations contractuelles qui le lie à la Femafoot. Pour lui, Patrice Carteron a mis en œuvre cette procédure abusive pour mettre la Fédération devant le fait accompli en rompant unilatéralement et de façon brutale le contrat qui le lie à la Femafoot jusqu’au 31 juillet 2014. « Mesurant bien la portée de l’article 3 du contrat qui implique sa présence conséquente à Bamako, le technicien français, séduit par le Tout Puissant Mazembé, n’avait d’autre choix que de se cacher pour signer avec les Congolais », estime Konaté. Avant d’ajouter que cette décision de l’entraîneur intervient après sa demande d’augmentation de rémunération qu’il voudrait voir relever jusqu’à 29 millions de FCFA soit presque le tripe (2,9 fois) de son salaire qui est de dix millions de FCFA.
Pour Moussa Konaté, cette rupture abusive du contrat liant Carteron à la Femafoot est inacceptable. « C’est la trahison ». Par conséquent, ajoute-t-il, Patrice Carteron doit répondre de ses actes. « La justice doit être faite. Nous nous y emploierons par tous les moyens légaux pour qu’il en soit ainsi. C’est pourquoi, nous avons décidé de porter l’affaire devant les instances judicaires compétentes et devant la Fifa », assure le 1er vice président de la Femafoot.
Parlant de l’état d’esprit des joueurs, Moussa Konaté explique que le départ brutal de Patrice Carteron fait planer un risque de déstabilisation de l’équipe nationale qui, pour lui, avait droit à la sérénité à la veille de deux matches importants pour elle. A l’en croire, toutes les mesures ont été prises par la Femafoot pour minimiser ce risque.
Répondant à la question relative à la désignation d’un nouvel entraîneur pour remplacer Carteron, le vice président de la Femafoot déclare que la priorité de la Femafoot est d’abord de bien négocier les deux matches de l’équipe contre le Rwanda et le Benin. « Nous allons nous concentrer d’abord sur les deux matches éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Après, nous réfléchirons tranquillement à la question », indique-t-il. Avant de préciser que les deux matches seront dirigés par l’entraîneur adjoint, Amadou Pathé Vieux Diallo.
Youssouf Z. Kéïta