Interpellé le dimanche 16 janvier 2022 par le commissariat de police du 5ème arrondissement de Bamako, Dr. Etienne Fakaba Sissoko, Professeur d’économie, a été placé sous mandat de dépôt. Il est détenu à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Selon le parquet du tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako, Etienne Fakaba Sissoko est poursuivi pour des « propos tendant à la stigmatisation ou la discrimination régionaliste », ensuite pour « présomption de faux et usage de faux diplômes universitaires ». Son avocat, Abdourahamane Ben Mamata Touré, veut prendre connaissance «du fond du dossier et avoir tous les éléments » pour pouvoir exercer les voies recours possibles.
Dans un communiqué rendu public, le mardi 18 janvier 2022, le parquet du tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako a fait savoir qu’ Étienne F. SISSOKO n’est pas poursuivi pour « propos subversifs et démoralisants » comme ça se dit ici et là, mais pour deux affaires distinctes : d’abord pour des « propos tendant à la stigmatisation ou la discrimination régionaliste », ethnique ou religieuse de nature à dresser les citoyens les uns contre les autres et à troubler l’ordre public par usage des technologies de l’information et de la communication. Ensuite, ajoute le parquet, pour « présomption de faux et usage de faux diplômes universitaires ». Quant à son avocat, Abdourahamane Ben Mamata Touré, il a fait savoir sur les ondes de la Radio France Internationale (RFI) que la première affaire est prévue pour le mois d’avril. « On vient juste de sortir de l’enquête préliminaire. Et au cours de cette enquête préliminaire, M. Etienne Fakaba Sissoko, qui avait été interpellé le dimanche soir, a eu à répondre à un certain nombre de questions qui lui ont été posées par des officiers de l’enquête au niveau du commissariat du 5ème arrondissement à Lafiabougou. Une fois les auditions terminées, l’affaire a été portée devant le procureur et deux infractions ont été retenues pour le moment, deux procédures plutôt », a-t-il dit. Et d’ajouter en disant ceci: « Nous, nous attendons de prendre connaissance vraiment du fond du dossier et avoir tous les éléments à notre portée pour pouvoir apprécier de manière beaucoup plus objective. Je peux vous dire que c’est un garçon qui a un moral d’acier. La première affaire est prévue pour le mois d’avril. Donc, d’ici là, nous allons travailler à voir quelles sont les voies que nous pouvons utiliser pour sauvegarder au mieux les intérêts de notre client ».
Le professeur d’économie et chercheur au Centre d’analyses politiques, économiques et sociales du Mali, qui livre régulièrement des analyses économiques dans les médias, s’était prononcé sur les possibles répercussions des sanctions de la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sur le Mali.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain