Pour étouffer le vent de contestations qui commence à souffler contre la Minusma à Tombouctou, son patron Mongi Handi joue au pompier. Il vient d’effectuer un voyage dans la région où il a rencontré les autorités locales.
En quelques temps, la région de Tombouctou est devenue la cible privilégiée des terroristes. Des tueries en série des forces armées maliennes, des attaques de convois militaires (FAMa et Minusma) à telle enseigne que certains ont qualifié cette partie du territoire comme le ventre mou de lutte contre le terrorisme au Mali.
Pourtant, ici, c’est une multitude de forces qui travaillent sur le terrain, en plus de l’armée malienne et des forces onusiennes, l’opération Barkhane marque sa présence même si c’est de façon symbolique. Mais, la région est en proie à une recrudescence des attaques terroristes. Des actes qui ont contraint finalement même les populations à limiter ses mouvements. Et pour se déplacer, c’est une escorte hebdomadaire qui a été instaurée entre les cercles de la 6e région.
D’autres mesures plus rigoureuses, notamment des fouilles et patrouilles ont été prises, mais sans freiner l’activisme des terroristes. Toutes choses qui ont commencé à créer un vide entre les différentes forces, chaque entité rejetant sur l’autre la responsabilité de cet échec. Il y a véritablement un problème de coordination entre forces, ce qui empêche de venir à bout des attaques et de mener au meilleur des cas la riposte.
Des faits et événements malheureux comme l’attaque d’un convoi de la Minusma sur la route de Goundam, de celle qui a visé des éléments de la garde à Gourma Rharous ou à Tombouctou qui a vu la mort d’autres militaire. Sans oublier l’irruption récemment d’un groupe de Moudjahidines lors d’une rencontre communautaire dans le grand désert. Justement, les organisateurs et la notabilité n’ont pas compris le refus de la Minusma de sécuriser ladite rencontre alors qu’elle avait donné son accord de principe.
Une crise de confiance dont la conséquence est le fait que les populations doutent de plus en plus de la mission de la représentation des Nations unies dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Une raison valable et fondamentale pour le chef de la Minusma pour se précipiter sur le terrain et calmer les esprits. Une façon d’éviter la vague de contestations qui ont commencé à s’organiser à Tombouctou, car depuis un moment la Minusma se trouve dans le collimateur d’une bonne partie de la population.
Alpha Mahamane Cissé
source : l’indicateur du renouveau