Aujourd’hui, l’ex-Coordinateur des projets (Presan-KL et Presa-DCI) Seydou Bassié Touré, se trouve dans le collimateur de la justice pour répondre de sa « mauvaise gestion ». Déjà, le responsable administratif et financier, Cheick Hamalla Coulibaly, serait en garde à vue depuis quelques jours au niveau du Pôle économique et financier. Il lui est reproché d’atteinte aux biens et faux en écriture.
Selon une source judiciaire, le responsable administratif et financier du Projet de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région de Koulikoro (Presan-KL) et du Projet de renforcement de la sécurité alimentaire par le développement des cultures irriguées (PresaDCI) Cheick Hamalla Coulibaly, aurait été interpellé par le Pôle économique et financier pour « atteinte aux biens et faux en écriture » avant d’être placé en garde à vue. Cette interpellation fait suite à un audit commandité en 2018 par les services de contrôle de l’Etat sur la mauvaise gestion et les malversations financières au sein des deux projets. Et plusieurs cadres ont été épinglés par le rapport d’audit dont le responsable administratif et financier, Cheick Hamalla Coulibaly, qui a d’ailleurs été le premier à être interpellé. Le nom de l’ex-Coordinateur des projets, à savoir Seydou Bassié Touré est également cité dans ce dossier. Lui aussi est fortement recherché aujourd’hui par les agents de la sécurité.
Des mauvaises langues parlent même de sa fuite. Pour la petite histoire, Seydou Bassié Touré avait été relevé de ses fonctions de Coordinateur des projets il y a quelques mois, suite au rapport d’audit. Après son départ, la gestion des deux projets a été confiée au Génie rural. Une manière pour faire l’état des lieux et mieux assainir la gestion. Pour le moment, précise notre source, les deux projets sont aux arrêts. En tout cas, il faut reconnaitre que la mauvaise gestion et les malversations financières étaient devenues monnaie courante au niveau de ces deux projets. Par exemple, le Projet de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région de Koulikoro (Presan-KL) disposait du plus grand parking de V8 au Mali. On parle d’une dizaine de véhicules. Et même une simple secrétaire circulait dans une V8.
Tellement qu’il y avait à boire et à manger. S’agissant des malversations financières, la pratique était presque connue de tout le monde. Il s’agissait de deux financements pour les mêmes travaux. Heureusement que ces pratiques ont été décelées par les services de contrôle, qui ont mis à nu cette mauvaise gestion. Rappelons que les deux projets pour le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou et le district de Bamako étaient financés par la Banque africaine de développement (Bad), à hauteur de 55 milliards de francs Cfa.
Notons que le Presan-Koulikoro était devenu un sac à problèmes. Il était en procès contre la Bsic dans une affaire de nonpaiement de créance de 409 965 690 Fcfa contractée à la Banque en 2015. Face au non-remboursement, les avoirs de Presan-KL ont été saisis par la Bsic au niveau des banques. Mais une banque de la place avait refusé de s’exécuter, malgré une décision de justice. Elle a été, tout simplement, assignée devant le Tribunal de grande instance de la Commune III puis devant le Tribunal de commerce de Bamako.
El Hadji A.B Haidara
Source: Aujourdhui-Mali