Quelques mois après la fin du mandat des élus municipaux, le gouvernement du mali vient de prolonger la date de l’organisation des prochaines élections municipales au 25 avril 2015. Cette nouvelle donne pose le problème du maintien de la Commission électorale nationale indépendante. Son mandat court toujours jusqu’à la fin des élections municipales du 25 avril 2015 ? Telle est la polémique qui ne cesse de s’enfler entre l’institution de Mamadou Diamoutani et le ministère de l’intérieur et de la sécurité.
Le mardi 24 juin dernier, une conférence de presse au siège de la Ceni a été animée par Mamadou Diamoutani pour éclairer la lanterne de l’opinion publique nationale par rapport à la situation de son institution. Au cours de cette sortie médiatique, le président de la CENI, sans aller dans une polémique stérile, a tenu éclaircir la question relative à la prolongation du mandat de son institution qui doit superviser les prochaines élections municipales. Selon, la question du maintien de la CENI a été tranchée par le premier ministre Oumar Tatam Tatam Ly, qui dans le cadre du premier report des élections municipales, avait laissé la CENI continuer dans la supervision des élections. Et cela à travers une nouvelle ligne budgétaire qui permettait à la CENI de faire son travail. Du Coup, ce geste, sans un écrit officiel, a force de décision politique qui ne saurait souffrir d’une décision administrative contraire. Ensuite,
dira le président de la CENI, lors des différentes réunions au ministère de l’intérieur, la question de la CENI avait été retirée des points de discutions car ayant été définitivement régler.
Avec ce dernier, des échanges ont porté sur le report des élections communales. Au cours de cette rencontre, M. Ly, selon l’orateur, a instruit au ministre de l’Administration territoriale d’alors de lui faire un exposé sur les risques d’un éventuel report des municipales et avait estimé que la question sur l’opportunité du maintien de la Ceni ne devait même pas se poser. Mieux, la réunion du Comité interministériel de suivi du processus électoral, tenue le 13 mai 2014, fut une occasion de répondre à la question de savoir s’il fallait renouveler ou proroger le mandat de la Ceni. Le ministre Samaké, qui était invité à présenter un projet de chronogramme, lors de la même réunion, s’était tellement montré favorable au maintien de la Ceni qu’il avait demandé à ce que le point la concernant ne fasse pas l’objet de la rencontre. C’est alors que le Premier ministre a demandé aux organes de gestion des élections d’élaborer leurs projets de budgets qui ont fait l’objet arbitrage et la Ceni a d’ailleurs reçu un premier décaissement.
Ainsi, après la genèse de sa structure et en rappelant le cadre juridique et les missions, le président Diamoutani a donné des explications détaillées sur le contexte de la prorogation du mandat de la Ceni. Explications qui laissent nettement entrevoir que le ministre de l’Intérieur veut entraver la bonne marche des prochaines élections en écourtant le mandat de la présente CENI. Pour quel intérêt ou pour faire plaisir à qui ? Il ressort de l’exposé de Mamadou Diamoutani qu’au cours d’une rencontre d’échange sur le sort de la Ceni en Août 2012, avec Cheick Modibo Diarra, alors Premier ministre, ce dernier avait décidé du maintien de la Commission afin qu’elle participe à l’audit et à l’évaluation du fichier électoral consensuel. Le Premier ministre avait toutefois demandé à la Ceni de mettre fin aux activités de ses démembrements sur toute l’étendue du territoire nationale. Puisque les élections communales devraient avoir lieu en avril 2014 alors que le mandat de la Ceni arrivait initialement à terme en mars de la même année, cette dernière s’était vue dans l’obligation de faire une demande de budget complémentaire qui devait lui permettre de souffler jusqu’au mois d’août 2014.
Aujourd’hui avec la prolongation de la tenue des prochaines élections municipales jusqu’en avril 2015, la question du maintien de la CENI tient être définitivement tranchée pour ne pas perturber la bonne organisation des élections.
IC
SOURCE: La Nouvelle Tribune