Six mois après les sanctions de la cedeao et de l’uemoa, les autorités maliennes espèrent, à l’issue du sommet du 3 juillet prochain, connaître la clémence de la conférence des chefs d’État. Cela avec des arguments en réponse à certains préalables fixés par la cedeao. Tard vaut mieux que jamais !
Selon nos informations, le médiateur de la CEDEAO pour le Mali est attendu à Bamako ce jeudi 23 juin 2022. Goodluck Jonathan écoutera les autorités de la Transition qui ont, certainement, de forts arguments à faire valoir pour la levée prochaine des sanctions.
Il faut rappeler que les sanctions des organisations régionales frappent l’économie malienne en plein fouet. À part les salaires des fonctionnaires et quelques dépenses indispensables, la régie du trésor public ne répond plus. Les opérateurs économiques créanciers de l’État quant eux, peinent à se faire payer et n’ont que leurs yeux pour pleurer. Les conséquences liées à la fermeture des frontières rendent le quotidien du malien intenable avec à la clé, l’augmentation des prix des denrées de première nécessité.
Selon toute vraisemblance, cette énième visite du médiateur est celle qui permettra au Mali et à la CEDEAO d’arrondir les angles afin de sortir d’un bras de fer qui n’a que trop duré. A Bamako, Goodluck Jonathan aura sur la table des propositions nouvelles des autorités de la Transition.
En effet, après le report par la CEDEAO de la levée des sanctions économiques et financières qui frappent le Mali, au 3 juillet prochain, le Président de la Transition a pris un décret fixant la durée de la transition à 24 mois.
A la suite de cette décision, le président colonel Assimi Goïta a pris un autre décret, le 10 juin dernier, portant création, fixant les missions, déterminant l’organisation et fonctionnement de la commission de rédaction de la nouvelle constitution.
L’autre argument qui pourrait faire pencher la balance en faveur du Mali est l’adoption de la nouvelle Loi électorale par le CNT, le vendredi 17 juin 2022, par 115 voix pour, 3 contre et zéro abstention. Cette loi dite consensuelle, qui sera incessamment promulguée par le Président Assimi, est un produit de la consultation de toutes les forces vives de la Nation, notamment toute la classe politique, la société civile, les experts en questions électorales et autres.
Dans la même veine, en vue de convenir sur des actions à entreprendre en vue de la mise en place d’un mécanisme de suivi du chronogramme de la transition, le Comité local de suivi de la Transition s’est tenu le 06 juin 2022, et a réuni le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, celui l’Administration territoriale et de la Décentralisation, les Ambassadeurs du Ghana et du Nigeria ainsi que les Représentants de la CEDEAO et de la MINUSMA. « Cette rencontre se situe dans le cadre de la poursuite du dialogue suite aux Sommets des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO et de l’UEMOA tenus le 4 juin 2022 à Accra et à la publication du décret fixant la durée de la transition », précise le département des Affaires étrangères. Ce travail s’est poursuivi au niveau technique.
Toutes ces actions témoignent de lassitude de Bamako qui n’a plus le choix que de faire bouger les lignes. Et les quelques avancées entreprises devront rassurer l’organisation sous-régionale qui attend des autorités de la Transition du concret.
Dieumerci Cyril ADOHOUN
Source: Le Soft